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Les anciens donnaient à cette règle une forme peut-être plus claire :

Ex puris particularibus nil concluditur.

Donc il s’agit ici de deux propositions exclusivement particulières, c’est-à-dire dont tous les termes sont communs.

Quelques hommes sont sages,
Quelques hommes sont savants.

Dans le syllogisme expositoire ou dans le syllogisme dont une proposition a pour attribut un terme cette règle ne trouve plus son application.

Un ex-avocat est le président actuel de la République,
Je ne suis pas un ex-avocat,
Je ne suis pas le président actuel de la République.

La majeure est mixte et la mineure est singulière. Je ne puis donc me servir de la règle : Ex puris particularibus

II. — Règles des figures.

Que prouvent tous les arguments accumulés contre les quatre règles principales des figures ? Deux choses :

Premièrement, que le néo-scolastique n’a pas su, à la suite des anciens, distinguer le syllogisme commun du syllogisme expositoire, les propositions purement particulières des propositions mixtes et les propositions particulières des propositions singulières ;

Deuxièmement, que les règles des figures comme les règles du syllogisme ne doivent s’appliquer, dans leur ensemble, qu’au syllogisme commun dont aucune proposition n’est mixte.

Sur ce point les logiciens sont d’accord.

Je termine par une dernière réflexion. L’étude du syllogisme expositoire est-elle d’une grande utilité ? Scientia non est de singularibus. Et d’ailleurs le propre du syllogisme n’est-il pas d’aller du général au particulier, et non du singulier au singulier ?

Un Scolastique.

M. Douliot nous écrit que, par inadvertance, les figures de la page 391 (numéro précédent) ont été placées de haut en bas. Elles doivent être regardées en retournant le livre, de telle sorte que celle qui est à droite et qui doit être la première, soit à gauche.