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revue philosophique

Philosophische Monatshefte, 1885.
Livraisons 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10.)

B. Erdmann. — Une source demeurée inconnue du développement historique de Kant.

Dans la préface des Réflexions de Kant sur l’anthropologie, B. Erdmann signalait une édition publiée par Starkes en 1831, d’après des notes manuscrites de l’Anthropologie philosophique de Kant. Il ressort de ces notes, qu’en 1773, Kant avait encore, au point de vue de l’entendement, les opinions qu’il avait exprimées dans la Dissertation de 1770. Mais elles ne jetaient qu’une clarté tout à fait incomplète sur la philosophie théorique de Kant, qui était alors en voie de formation.

C’est à une autre source qu’il convient de s’adresser, pour avoir des éclaircissements sur ce point. Pölitz a publié, en 1821, des Leçons de Kant sur la Métaphysique, d’après trois copies réunies en deux manuscrits. Ces deux manuscrits sont perdus ; mais la bibliothèque de Konigsberg possède un manuscrit sans date, de 443 pages in-4o, qui offre avec le texte de Pölitz des rapports frappants, et aussi un certain nombre de différences de détail. On se trouve donc probablement en présence de deux copies différentes du même cours de Kant. B. Erdmann croit que ce cours ne peut être placé avant l’hiver de 1773 à 1774, alors que Kant avait trouvé déjà, sous l’influence de Hume, la solution du problème du rapport qui unit à l’objet les représentations de l’entendement.

Witte. — Le prétendu changement de pages dans les Prolégomènes de Kant. — Critique de l’hypothèse de Vaihinger.

Vaihinger avait soutenu[1] qu’il y a dans le texte des paragraphes 2 et 4 des obscurités, des contradictions qu’il expliquait par une erreur d’imprimerie.

Witte s’élève contre cette hypothèse. Il s’efforce de prouver, par un examen très attentif des passages incriminés : 1o que les inconvénients dont parlait Vaihinger, n’existent pas ; 2o que l’acceptation de son hypothèse impliquerait l’aveu de choses bien plus contradictoires et plus obscures encore que celles que prétend écarter Vaihinger.

Dr E. Philippi. — Sur les perceptions de mouvement.

Stricker a soutenu que nous acquérons les représentations de mouvement (Bewegungsvorstellungen), non par les sensations de lumière et de tact, mais par le sentiment musculaire (Muskelgefühle). Philippi oppose à cette affirmation de Stricker les propositions suivantes :

1o La perception (Wahrnehmung) des mouvements a pour intermédiaire, tantôt les sensations cutanées (Hautempfindungen), tantôt les impressions visuelles, tantôt les sentiments musculaires, tantôt enfin une des combinaisons possibles de ces trois facteurs ;

  1. Voyez Revue philosophique, IX, p. 118-120.