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ANALYSES.th. lipps. Psychologische Studien.

l’adaptation au milieu et de la survivance du plus apte dans la lutte pour l’existence. L’auteur expose successivement la sélection naturelle, la sélection artificielle et la sélection sexuelle.

La troisième partie, intitulée : L’origine des espèces et la mutabilité des êtres met en opposition les légendes bibliques et les données actuelles de la science relativement à la genèse de notre planète et des êtres qui l’habitent.

Enfin, une quatrième partie est consacrée à réfuter et à ridiculiser les explications téléologiques.

On voit que ces quatre parties peuvent grouper tous les différents ordres de faits sur lesquels reposent solidement les théories transformistes. M. Vianna de Lima fait preuve d’une réelle compétence scientifique : il cite consciencieusement les sources auxquelles il a puisé ; son style est d’une élégante sobriété, très clair, très précis. Ces qualités étaient nécessaires dans un livre aussi bourré de faits, livre sérieux et instructif qui sera, paraît-il, suivi de plusieurs autres déjà en préparation.

L. M.

Th. Lipps.Psychologische studien. Heidelberg, G. Weiss, 1885, 161 p.. in-8o.

M. Lipps (il est maintenant professeur) a entrepris de développer en des études partielles les discussions originales de ses Grundtatsachen. Je renvoie à l’analyse que j’ai faite ici[1] de ce grand ouvrage pour y connaître la suite des idées maîtresses de l’auteur, et j’entre aussitôt dans le sujet des deux études qu’il nous offre aujourd’hui, soit :

I. L’espace de la perception visuelle ;

II. La nature de l’harmonie et de la désharmonie musicales.

La première de ces études se compose de trois articles, publiés déjà dans les Philosophischen Monatsheften sous les titres suivants : 1o L’ordre des impressions dans le champ visuel ; 2o le continuum du champ visuel et le comblement de la tache aveugle ; 3o l’espace de la perception visuelle et la troisième dimension. Je m’attacherai surtout au premier de ces articles, où M. Lipps nous promet le plus de nouveauté, et à la deuxième étude, dont j’ai à peine touché le sujet dans l’analyse des Grundtatsachen, demeurée, à mon grand regret, forcément très incomplète.

I. L’espace de la perception visuelle.

1. L’ordre des impressions, etc. — Le fait que M. Lipps se propose d’expliquer est la correspondance de deux points quelconques pris dans le champ visuel avec les points images de la rétine, telle que : 1o l’éloignement perçu de ces deux points, à un même moment, croit et décroît avec l’éloignement réel des points images ; 2o les objets déterminés par

  1. Numéro d’août 1885.