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SENSATION ET MOUVEMENT

CONTRIBUTION À LA PSYCHOLOGIE DU FŒTUS


I

Dans un précédent article[1], j’ai eu surtout pour but de mettre en lumière l’influence de ces excitations sensitives et sensorielles sur la production d’énergie disponible.

Un autre point m’a préoccupé : c’est l’étude des mouvements involontaires provoqués par ces mêmes excitations[2]. J’ai enregistré les réactions musculaires, soit à l’aide d’un tambour appliqué directement sur les masses musculaires de l’avant-bras ou de la cuisse, soit à l’aide d’une poire en caoutchouc, tenue dans la main et mise en communication avec l’appareil enregistreur. Ces différentes expériences m’ont montré que les muscles offrent des contractions involontaires, mais conscientes, dont l’intensité varie avec l’intensité de l’excitation et avec l’excitabilité du sujet, qui réagit d’autant plus que l’excitation est plus subite et moins prévue, quel que soit le sens qui entre en jeu. Les mouvements apparents de surprise ne sont que l’exagération de ces mouvements involontaires, et il est facile de les faire rentrer dans la catégorie des mouvements réflexes.

Les mouvements produits sous l’influence des sensations auditives sont surtout propres à l’étude. J’ai obtenu deux tracés qui donnent le résultat d’expériences que j’ai faites avec le concours de M. Séglas de la manière suivante : Un cardiographe est fixé sur le grand palmaire et mis en rapport avec l’appareil enregistreur, pendant que l’on joue sur le violon différents morceaux. Lorsque le sujet en expérience est un sujet normal, les secousses musculaires sont à peine sensibles, on ne voit guère sur le tracé que des ondulations, bien qu’il se produise des sensations musculaires manifestes. Lorsqu’au contraire il s’agit d’un sujet névropathe, d’une hystérique, ces secousses musculaires deviennent considérables, et on pourrait peut-être y reconnaître le rythme des impressions auditives.

  1. Sensation et mouvement (Revue philosophique, octobre 1885).
  2. Bull. Soc. de Biologie, p. 590, 629.