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pour ce que durant tel espace seulement, l’obiet sensible fait vne forte et véhémente impression en nostre esprit, et que par ainsi si fort que nous sommes relirez de l’obiect sensible les espèces qu’a retenues l’imagination esmeuuent grandement la vertu imagitative, de sorte que encore que nous ayons les yeux fermez il nous semble aduis que nous voyons tout verd, rouge ou teint de quelque autre couleur, telle que la veue l’a considérée. »

Il y a évidemment une certaine confusion, dans l’esprit de ce vieil auteur, entre les images rétiniennes consécutives et les images consécutives, que j’appellerai cérébrales. Celles-ci se manifestent bien plus longtemps après la vision extérieure que les images rétiniennes qui n’ont lieu que dans les quelques minutes qui suivent la vue de l’objet éclatant. Cela tient sans aucun doute à la puissance plus grande de mémoire des appareils centraux que des appareils périphériques ; mais, dans l’un et l’autre cas, c’est le même phénomène. L’image rétinienne, comme l’image cérébrale, est la manifestation de la propriété de mémoire des tissus qui conservent le souvenir de l’excitation longtemps après qu’elle s’est produite.

Ch. Richet.

Nous avons reçu de Boston le premier fascicule des Proceedings of the American society for psychical Research. Cette Société, qui paraît analogue à celle d’Angleterre, compte parmi ses membres des savants très connus de nos lecteurs : William James, Stanley Hall, W.-T. Harris, J. Peirce, Asa Gray, Watson, J Royce, et un grand nombre d’autres notabilités américaines. Les mémoires publiés dans ce fascicule I se rapportent à la Thought transference.

Nous avons aussi reçu de Chicago le premier numéro d’un « Popular scientific Quarterly  » ayant pour titre The Journal of Heredity, et qui est tout entier consacré à l’étude de cette question.

Le 28 du mois de décembre dernier, P. Siciliani, professeur à l’Université de Bologne, est mort à Florence. Il a publié de nombreux écrits sur la pédagogie, la sociologie, etc. Ses Prolégomènes à la psychogénie moderne ont été traduits en français. La plupart de ses ouvrages portent la marque d’une trop grande précipitation ; mais c’était un zélé travailleur.

Le 15 janvier 1886 a paru à Lyon le premier numéro des Archives de l’anthropologie criminelle et des sciences pénales, dirigées par les docteurs Lacassagne, Garraud, Coutagne et Bournet. En voici le sommaire Avant-propos. — Garraud. Rapport du droit général et de la sociologie criminelle. — Coutagne. Exercice de la médecine judiciaire en France. — Lacassagne. Attentat à la pudeur. — Revue critique, etc.

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Le Propriétaire-Gérant, Félix Alcan.

Coulommiers. Typ. Paul Brodard et Gallois.