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notes et discussions

Il ne faudrait pas prendre au pied de la lettre ce que dit M. Henri Marion dans son analyse du livre de M. Crépieux-Jamin[1], que la graphologie est morte chez nous avec J.-H. Michon, pour ressusciter plus brillante que jamais de l’autre côté des frontières.

Le traité de M. Crépieux-Jamin est assurément une bonne compilation, où se trouvent consignées quelques excellentes observations nouvelles, et quelques observations originales qui demandent vérification, mais il a le grand tort de n’avoir été écrit qu’après les publications de J.-H. Michon, qui en a fourni toute la moelle et même la théorie des écritures harmoniques ou inharmoniques.

En outre, l’auteur passe un peu trop sous silence la Société française de Graphologie, dont le siège est à Paris, et les travaux de quelques-uns des sociétaires, tels que M. Varinard et Mgr Barbier de Meurtault, trvaux dont les graphologues russes, suisses ou autrichiens pourraient encore tirer profit.

Dans une conférence de l’année dernière, l’un de mes confrères en graphologie disait : Le mécanisme des états de conscience de l’être humain fonctionne comme s’il était enfermé dans une cage de verre, devant les yeux du graphologue, qui peut démonter, les unes après les autres, les différentes pièces de la sensibilité, de la pensée et de la volonté, de même qu’un horloger démonte les rouages qui composent le mécanisme d’une pendule.

Nous avons encore quelques hommes qui peuvent remplir ce rôle d’horlogers de la pensée humaine ; l’avenir de la graphologie, en France, n’est donc ni perdu, ni compromis.

G. Hoctès.

  1. Voir la Revue, numéro précité, p. 529.