Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome IX, 1880.djvu/641

Cette page n’a pas encore été corrigée
631
F. - R.. — considérations sur la philosophie chimique

d’espèces différentes que de corps simples différents, et la masse des atomes qui constituent chaque corps simple varie suivant la nature de l’un ou l’autre de ces corps. Les atomes sont incréés et impérissables, en sorte que les innombrables formes par lesquelles la matière frappe nos sens ne sont que des changements dans les rapports des atomes entre eux et non dans les atomes eux-mêmes. Chaque atome a en lui une certaine somme d’énergie qui est invariable, mais qui, suivant les cas, reste à l’état latent, ou se manifeste au dehors, sous la forme de travail extérieur, de chaleur, d’électricité, de lumière. Quelles que soient ces transformations de l’énergie et de la force, la somme des énergies et forces de la nature reste immuable. De même, malgré l’incessante modification des apparences des corps, ni le nombre ni la masse de tous les atomes de l’univers ne subissent la plus faible variation.

Tel est donc le double aspect sous lequel la matière se présente aux yeux du chimiste et du philosophe : — Perpétuelle variation de la forme, éternité immuable de la force.

F. et R.