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périodiques.Philosophische Monatshefte.

de nombreuses et solides objections, et n’a pas peu contribué à éclairer l’ensemble du débat. »

J. Monrad : Les tendances intellectuelles de l’époque contemporaine (Denkrichtungen der neueren Zeit). Bonn, Weber. 1879.

L’ouvrage est un recueil de leçons faites par le professeur Monrad à l’université de Christiania. L’auteur se déclare résolument hégélien. La métaphysique de Hegel lui parait le dernier mot de la pensée : elle résout l’opposition de l’idéalisme et du réalisme dans l’unité supérieure de l’idée absolue. Mais Monrad n’emprunte à Hegel que son principe : il se sépare de lui dans le développement et le détail du système. De ce point de vue, l’auteur soumet à une critique approfondie les doctrines du positivisme, qu’il étudie dans ses principaux représentants en France, en Angleterre, en Allemagne. L’exemple du père du positivisme lui sert heureusement à mettre en lumière l’insuffisance de cette doctrine. Comte ne s’est-il pas, dans la politique positive, élevé au-dessus du relativisme de la philosophie positive, pour affirmer le caractère absolu du devoir ? Le partisan des mathématiques et du pur mécanisme ne s’est-il pas montré, dans la seconde période de sa vie, comme une sorte de réformateur religieux et mystique ? Il est vrai que les disciples ont refusé de suivre le maître dans cette voie nouvelle. L’auteur range Renan parmi les positivistes, à cause de sa Vie de Jésus, qui n’est « qu’une tragédie bourgeoise sans grande valeur historique ». Les doctrines de Taine, de Mill, de Darwin sont vivement combattues par Monrad, qui voit pourtant dans le positivisme un moment nécessaire dans le développement de l’idée.

Ch. Sigwart : Logik (2e  : Methodenlehre). Tubingen, Laupp. 1878. Le critique Schuppe, connu lui-môme par une remarquable étude de logique (Erkenntnisstheoretische Logik, par Wilh. Schuppe, Bonn, Weber, 1878), soumet à un examen très minutieux le nouveau volume de Sigwart. Ses objections, qui sont nombreuses, peuvent se résumer par le passage suivant : « L’effort de Sigwart pour définir et justifier les différences importantes qu’on doit établir entre les conditions multiples dont l’ensemble constitue ce qu’on appelle la cause d’un événement, cet effort m’est bien connu. Je ne fais pas un reproche à Sigwart de n’avoir pas mieux réussi que les autres dans sa tentative. Il est étonnant seulement qu’il n’ait ni prévu ni compris qu’elle devait nécessairement échouer. J’y ai moi-môme consacré beaucoup de temps et de peine, pour y renoncer finalement. Les difficultés insurmontables que l’on rencontre ne sont pas, à ce qu’il m’a semblé reconnaître, des difficultés logiques : elles tiennent à l’insuffisance de notre connaissance des faits. »

J. Frohschammer : Les monades et l’imagination comme principe cosmique (Monades und Weltphantasie, Miinchen, Ackermann, 1879).

L’ouvrage, après une courte introduction, se divise en deux parties. Dans la première, il est question de l’imagination cosmique comme principe créateur. La seconde traite des monades et de l’explication