et que fait chaque jour l’ingénieur lorsqu’il trouve un procédé industriel nouveau. De la sorte, l’intelligence animale et l’intelligence humaine sont reliées l’une à l’autre, et c’est l’enfant qui théoriquement nous offre le trait d’union. Il en est de même du jeu et de la plaisanterie. L’animal jeune joue et plaisante, s’il ne rit pas ; nous ne pouvons dans ce bref compte rendu nous arrêter à le démontrer.
On voit la partie philosophique du travail de M. Ferri ; il comptera désormais parmi les pièces les plus instructives de l’enquête qui se poursuit depuis quelques années sur la psychologie enfantine. Il est le premier où la question soit étudiée du point de vue spiritualiste.
M. Ramorino examine d’assez près quelques-unes des argumentations, étranges au premier abord, contenues dans le Protagoras, et il cherche aies justifier en les expliquant. Sa critique est très admirative vis-à-vis de Platon, « cet homme divin ».
Ouvrages analysés : Exposition raisonnée de la philosophie d’A. Rosmini, par MM. Giuseppe Calsa et Paolo Perez. On juge favorablement cet ouvrage, et on recommande surtout l’introduction, consacrée à retracer l’état de la philosophie en Italie dans les trente premières années de ce siècle. Le point de vue des auteurs est rosminien. Ils exposent déductivement l’histoire de la philosophie. — Anthropobiotique générale, ou la vie de l’âme et du corps dans la santé, dans la maladie et dans la convalescence, par M. Wahkuch, avec des figures ; Florence, Cellini, 1879. L’idée originale de ce travail est de représenter par des procédés graphiques quelques-uns des faits de la vie. Du reste, les citations qu’en a faites M. Ferri suffisent à montrer que le style en est inintelligible. — Denkrichtungen der neueren Zeit, eine kritische Remdschau von M. J. Monrad ; Bonn, 1879. M. Monrad est professeur de philosophie à l’Université de Christiania ; il a d’abord écrit son livre en danois, et ceci en est une traduction allemande, exécutée par lui-même. Il passe rapidement en revue les principaux systèmes de philosophie qui sont le plus en faveur auprès du public et les juge du point de vue hégélien. L’article contient quelques indications intéressantes sur l’histoire de la philosophie en Danemark et notamment sur Kirkegaard, disciple quelque peu mystique de Schelling.
Décembre. — T. Mamiani. Philosophie de la réalité, compendium de la philosophie qui portera le nom de l’auteur ; déjà mentionné dans nos analyses précédentes. — G. Jandelli. Du sentiment, la théorie de la sensibilité d’après l’Éthique de Spinoza, étude consciencieuse.
Ouvrages analysés : La philosophie expérimentale en Italie, par A. Espinas. M. L. Ferri considère comme généralement exact le tableau retracé par M. Espinas. Celui-ci a eu tort seulement d’accorder trop d’importance à des travaux que M. Ferri persiste à trouver inférieurs et de reprocher à M. Mamiani une intolérance que dément la conduite de cet homme d’État quand il vint au pouvoir sous le ministère Cavour, notamment la nomination de MM. Vera et Franchi à deux importantes chaires de philosophie de l’Université milanaise. M. Ferri apprécie
