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REVUE DES PÉRIODIQUES ÉTRANGERS




MIND.

A quarterly Review, etc., no 2, (april 1876).

Dans un court article intitulé : Qu’est-ce que la sensation ? M. G. Lewes fait remarquer que ce mot est l’un des plus équivoques de la langue philosophique. Il signifie quelquefois une simple sensation, quelquefois une perception, quelquefois un jugement fondé sur une sensation. Il existe une équivoque et une confusion pareille entre les deux termes Conscience et Sensibilité. L’auteur le montre en faisant une excursion dans le domaine de la physiologie et de la psychologie et il arrive à cette conclusion : nécessité d’une convention entre les savants pour fixer la nomenclature, comme l’ont fait Linné pour la botanique et Lavoisier pour la chimie.

W. Wundt. L’innervation centrale et la conscience. La plus grande partie de ce travail est consacrée à une étude physiologique de l’action réflexe, de ses conditions, de ses lois, de ses variations et de l’influence qu’exercent sur elle la température, les toxiques, les centres nerveux supérieurs. Dans le dernier paragraphe, M. Wundt expose ses conclusions psychologiques. Il fait remarquer que l’opinion ancienne qui considère la conscience comme un domaine en dehors des lois générales de la nature n’est plus acceptable. « Nous ne pouvons en particulier soustraire à la loi universelle de Conservation de l’Énergie ces mouvements qui nous sont donnés par la conscience comme dus à des causes psychologiques. » Mais ces mouvements dus à des causes psychologiques ne sont soumis au principe de la Conservation de l’Énergie qu’en tant qu’ils sont externes. « La causalité interne ou psychologique de nos états mentaux ne peut être directement atteinte par une loi qui ne se rapporte qu’aux masses et à leur action réciproque. D’où ce postulat psychologique important : C’est qu’entre la causalité interne de nos états mentaux et la causalité externe de nos mouvements, il ne peut jamais y avoir conflit. » C’est là ce que Leibniz avait pressenti, mais en s’embarrassant de la vieille hypothèse métaphysique de deux substances différentes : l’une spirituelle, l’autre matérielle. — Le postulat énoncé ci-dessus implique, dit Wundt, que la connexion du mécanisme