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trouva qu’une lésion limitée à la partie postérieure de la circonvolution frontale gauche.

Face latérale gauche du cerveau de l’homme[1]. Le sillon marqué en avant par les lettres ss et qui se dirige horizontalement d’avant en arrière porte le nom de scissure de Sylvius ; le sillon oblique, désigné en haut par R, est la scissure de Rolando. La circonvolution A se nomme frontale ascendante (ou marginale antérieure parce qu’elle limite en avant la scissure de Rolando). Elle se continue, comme on voit, avec la troisième circonvolution de Broca (F3) et qui est bornée en bas par la scissure de Sylvius. F2 et F1 sont les 2e et 1re circonvolutions frontales.

La circonvolution B est la pariétale ascendante (ou marginale postérieure parce qu’elle limite en arrière la scissure de Rolando), P1 et P2 sont les lobules pariétaux ; T1, T2 et T3 les circonvolutions temporales. La partie blanche, à droite de ces dernières, est le lobe occipital, c’est-à-dire la partie la plus postérieure du cerveau.

Peu de temps après, M. Broca observa un autre malade dont tout le vocabulaire se réduisait à quatre mots et qui avait également conservé son intelligence. L’autopsie lui permit de constater l’existence d’une lésion occupant aussi la troisième circonvolution frontale gauche. Pour un esprit aussi généralisateur que celui de M. Broca, l’enseignement de ces deux faits ne devait pas être perdu : par une induction hardie, il affirma que cette circonvolution était le siége de la faculté du langage[2].

  1. Cette figure, ainsi que celle qui sera intercalée dans notre prochain article est empruntée aux leçons de M. le professeur Charcot sur les localisations dans les maladies cérébrales, qui ont paru l’an dernier dans le Progrès médical et qui seront prochainement publiées en un volume.
  2. Broca. (Société anatomique, 1861.)