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2o La deuxième partie du livre traite de la vérité de la connaissance selon Kant. On ne peut méconnaître que le dualisme est au fond des vues de Kant sur la vérité de la connaissance, et que, par conséquent, sa philosophie théorique est sur la voie du scepticisme. Mais il ne faut pas non plus oublier que la vraie conviction de Kant doit être cherchée dans la Critique de la Raison pratique.

Witte combat surtout Cohen, qu’il accuse d’avoir, dans son livre sur « La théorie kantienne de l’expérience », interprété Kant avec les idées d’Herbart. Il se propose de rétablir le vrai sens des doctrines de Kant ; et surtout de montrer le vice de sa morale trop formaliste.

Nous ne parlerons pas de l’étude de Stadler, qui a été ici même l’objet d’un examen étendu ; et que le critique allemand ne juge pas avec moins de faveur que nous-mêmes.

B. Erdmann : « Sur le fondement critique du réalisme transcendental par E. v. Hartmann. » (Berlin, Duncker, 1875).

C’est le titre donné par M. de Hartmann à la 2e édition de ses études kantiennes « Sur la chose en soi et sa nature. » L’auteur de la philosophie de l’Inconscient entreprend de déterminer le rapport de la pensée et de l’être, en vue de prouver la réalité objective de la connaissance. Pour cela, il réfute l’idéalisme transcendental de Kant, et essaie de démontrer la réalité et de définir la nature de la chose en soi, et d’établir ainsi un « Réalisme transcendental. »

Le Dr B. Erdmann rappelle à l’auteur que le dualisme sceptique de Kant a été depuis longtemps signalé et réfuté soit par Schultze dans son Ænésidème, soit par Jacobi. Quant aux considérations historiques, que M. de Hartmann présente sur la part qui revient à Leibniz, à Berkeley et à Hume dans les idées de Kant, le Dr Erdmann les trouve insuffisantes ou inexactes, mais sans le démontrer d’une manière péremptoire. M. de Hartmann a déjà exposé d’ailleurs dans la Philosophie de l’Inconscient les critiques qu’il dirige à nouveau contre la théorie kantienne de la perception sensible.

En résumé, le Dr Erdmann ne considère pas comme concluants les arguments de M. de Hartmann, pour établir l’existence et la nature de la chose en soi.

Recherches métaphysiques, par Kym (Münich, 1875). Kym est un disciple de Trendelenburg, et veiit défendre la conception mécanique de la nature et de la pensée qui domine les écrits de son maître. Le Dr Ulrici combat la première partie, mais approuve les derniers chapitres du livre de Kym.

Histoire de la philosophie de Thalès à Comte, par G. Lewes, 2e vol. de la traduction allemande (Berlin, Oppenheim, 1875).

Ulrici parle avec un dédain excessif, selon nous, de l’œuvre du positiviste anglais.

Sur l’origine du langage, par le Dr  A. Marty (Würzburg, 1875).

Stumpf fait un grand éloge de cette étude, où il loue l’union toujours si rare et pourtant si nécessaire des connaissances scientifiques et de