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analyses. — luys. Le Cerveau et ses fonctions.

Les ganglions centraux qui comprennent la couche optique et le corps strié ;

La substance corticale ou masse grise des circonvolutions ;

Les fibres blanches qui relient les ganglions à la couche corticale.

1o M. Luys admet avec tout le monde que les corps striés ont une fonction motrice. — Quant à la couche optique qu’il d étudiée plus que personne, il distingue en elle plusieurs centres secondaires qui sont (en allant d’avant en arrière) consacrés à l’olfaction, à la vision, à la sensibilité générale, à l’audition. Bref, la couche optique est pour lui le centre sensitif par excellence.

2o Pour tous les anatomistes et physiologistes actuels, la couche corticale du cerveau est un centre à la fois sensitif et moteur. Mais voici une vue propre à M. Luys. S’appuyant sur cette hypothèse que la moelle épinière contient de grosses cellules qui sont motrices et de petites cellules qui sont sensitives et sur ce fait qu’il y a dans la couche corticale du cerveau une région de petites cellules (située sous les méninges) et une région de grosses cellules (située plus profondément), il en conclut que là où il y a des équivalences morphologiques, il doit y avoir des équivalences physiologiques et que par conséquent les petites cellules de la couche corticale peuvent être considérées comme sensitives, les grosses cellules comme motrices. Ces deux régions seraient donc, dans le cerveau, les homologues des cornes postérieures et antérieures de la moelle.

3o En ce qui concerne les fibres blanches (système convergent supérieur) M. Luys a montré le premier que les fibres venant de la moelle ne se rendent pas directement dans la substance corticale, mais qu’elles subissent un temps d’arrêt, qu’elles entrent d’abord dans les ganglions cérébraux et que de ceux-ci naissent d’autres fibres qui se rendent ans la substance corticale.

Il est incontestable qu’il a donné de l’encéphale une conception synthétique. La fonction qu’il attribue aux couches optiques est contestée, mais il serait hors de notre compétence et du cadre de la Revue de nous étendre sur ce point.

Dans son étude physiologique, M. Luys attribue aux éléments nerveux trois propriétés fondamentales : la sensibilité, la phosphorescence, l’automatisme spontané.

Le chapitre consacré à la sensibilité contient des considérations intéressantes sur l’évolution ascendante de cette propriété vitale, qui est tour à tour la contractilité vague du protoplasma, l’irritabilité végétale, et enfin la sensibilité proprement dite liée d’abord à quelques ganglions nerveux, puis à des appareils de plus en plus développés.

La « phosphorescence » désigne cette propriété qu’ont les éléments du cerveau « d’emmagasiner les impressions extérieures et les faire revivre à distance. » En d’autres termes, c’est la base physique de la mémoire. Le terme « résidu » qui a été employé par bon nombre de psychologues étrangers nous paraîtrait préférable, parce qu’il a l’avan-