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REVUE DES PÉRIODIQUES ÉTRANGERS




MIND (Année 1876 : no 1).


Au moment même où paraissait le premier numéro de notre Revue, une publication de nature analogue se fondait de l’autre côté du détroit sous ce titre : Mind, a quarterly review of psychology and philosophy : L’Esprit, revue trimestrielle de psychologie et de philosophie. Williams and Norgate. London. Cette Revue est la première d’ordre strictement philosophique qui ait paru en Angleterre. Dirigée par M. Croom Robertson, professeur au collége de l’Université à Londres, elle nous présente groupés, dès son premier numéro, les noms les plus considérables de la philosophie anglaise : Herbert Spencer, Bain, Lewes, Flint, James Sully, Sidgwick, Shadworth, Hodgson, etc., etc., et tout présage qu’elle rendra de grands services aux études philosophiques. Quoique conçue dans un esprit très-large, elle marque cependant, comme on pouvait s’y attendre, une préférence pour la psychologie, et ses tendances sont toutes modernes, c’est-à-dire scientifiques. Elle est riche en informations de toute sorte, auxquelles nous nous permettrons de puiser à l’occasion.

Nos lecteurs pourront en juger par l’exposé qui va suivre. Une coïncidence facilement explicable nous a amenés, sans concert préalable, à traiter en commun avec Mind divers sujets, ou à rendre compte des mêmes ouvrages : nous n’en parlerons donc pas dans cette analyse.

Dans la Préface, M. Robertson indique le caractère de la nouvelle Revue et le but qu’elle se propose. Sans exclure aucune partie de la philosophie, Mind sera surtout psychologique : il suivra en cela les traditions du génie anglais. Mais il y a encore une meilleure raison pour cette préférence : la psychologie a donné lieu, dans ces dernières années, à un grand nombre de travaux importants. Doit-elle, par suite de ces longs efforts, prendre place à juste titre dans l’ensemble des sciences, ou bien ses prétentions à cet égard sont-elles vaines ? Mind se propose de fournir tous les éléments propres à amener une décision de la part du public compétent. En fait, ses collaborateurs pensent que l’issue n’est pas douteuse, et que la question ne reste pendante que parce qu’on ignore généralement l’état actuel de la psychologie et ses tendances.

L’article de M. James Sully (la Psychologie physiologique en Alle-