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reproche au positivisme de n’avoir pas compris la portée du criticisme et d’être « un dogmatisme sans critique. »

Dühring. Histoire critique de la philosophie depuis son origine jusqu’à nos jours. (Kritische Geschichte der Phil. von ihren Anfangen bis zur Gegenwart), 1873, 2e édit. — Pour l’auteur, la philosophie doit être étudiée non isolément, mais avec tous les autres facteurs qui constituent la civilisation. La philosophie n’est pas une science simple : elle repose sur la coopération de deux forces : le savoir, le vouloir. Le sentiment (Gesinnung) est l’un des éléments les plus importants. La philosophie de Dühring repose sur deux principes : Positivité et sentiment. Son principe théorique est : Unité du réel. Son but pratique : vivifier et ennoblir le sentiment. — Pour lui, l’histoire de la philosophie se divise en trois périodes : 1o Époque grecque qui en marque le commencement. 2o L’esprit scientifique la renouvelle vers la Renaissance. 3o Période allemande.

Ochorowicz. Conditions de la conscience. (Bedingungen des Bewusstwerdens : eine physiologische Studie), Leipzig, 1874. — L’auteur montre que les récents travaux de psychologie et de physiologie ont donné un intérêt tout nouveau aux études sur la conscience. Il se propose de donner une explication purement empirique du fait de conscience et de son rapport avec les autres phénomènes. Il examine les conditions de la conscience sous quatre titres : 1o Physiques. Nécessité d’impressions, extérieures ou intérieures. Pour qu’une impression extérieure parvienne à la conscience, il faut qu’il y en ait au moins une seconde avec un intervalle entre les deux : il faut qu’elle ait une certaine intensité. L’auteur s’est assimilé les travaux de Weber, Fechner, Bain, Horwicz, etc. — 2o Anatomiques. Il rejette l’opinion de Pflüger et de ceux qui inclinent à attribuer une certaine conscience à la moëlle. Il fait ressortir l’importance des commissures du cerveau pour établir l’unité de cet organe. — 3o Physiologiques. Importance de la circulation du sang et sa constitution chimique pour la conscience. Essais de localisations physiologiques, opposés aux localisations anatomiques de la phrénologie. — 4o Psychologiques. Rôle considérable de l’attention. Formes et degrés de la conscience. « La clarté de la conscience est, dans certaines limites, inversement proportionnelle au nombre des représentations actuelles. »

Asmus. Die indogermanische Religion in den Hauptpunkten ihre Entwicklung. Halle, 1875, tome 1er . — Le but de l’auteur est de montrer que le grand progrès de la religion a consisté à s’élever du naturalisme à la spiritualité. La chute de la religion de la nature (Védisme, etc.) a eu lieu, quand l’homme a compris clairement qu’entre l’absolu divin et les phénomènes naturels, le rapport est incommensurable.