Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 81.djvu/400

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
396
revue philosophique

L’intérêt philosophique, en effet, n’est nullement épuisé par le problème ontologique ou épistémologique. La philosophie est une discipline éminemment pratique et trouve son point d’appui dans la volonté et l’action. Son objet est l’expérience vivante, elle ne vise pas à établir une conformité entre des termes abstraits, elle veut au contraire obtenir des vérités vécues et qui se répercutent immédiatement sur notre conduite. Elle est ainsi une méthode d’action plutôt que de connaissance.

Car la réalité, tout en formant une Unité, est dans un perpétuel devenir, et notre activité constitue un facteur important dans le processus universel. L’expérience pourtant de la réalité totale est pour nous, êtres limités et éphémères que nous sommes, irréalisable ; les deux sphères qui embrassent les faits physiques et les faits mentaux semblent s’exclure et diviser la réalité en deux parties incommunicables, menaçant ainsi de détruire le postulat fondamental de l’auteur. Et c’est pour y échapper qu’il introduit Dieu : car en lui seulement se réalisent l’existence réelle et îa pleine connaissance de la totalité des choses.

M. Solovine.

James Ward. — Naturalism and Agnosticism (Fourth edition). Un vol.  in-8 de xvi + 623 p.  A. et C. Black. Londres, 1915.

Le texte de cette quatrième édition est, à part quelques corrections de détail, le même que celui de la première, dont une analyse a été faite dans cette Revue lors de son apparition. (Voir R. philos., 1901, tome I, p. 202). L’auteur y a seulement, ajouté à la fin des notes explicatives et une note supplémentaire sur la théorie mécanique, dans laquelle, pour justifier son attitude spiritualiste, il fait un abus étrange de quelques remarques critiques sur la valeur de la mécanique classique faites par Kirchhoff et Henri Poincaré. Si ces savants éminents ont poussé aussi loin que possible l’examen des principes scientifiques fondamentaux, c’était pour obtenir une base plus solide pour l’édifice de la science ; ils ne l’ont assurément pas fait dans le but de donner gain de cause au spiritualisme dogmatique.

M. Solovine.

Platon. — Le Banquet ou de l’Amour. Traduction intégrale et nouvelle suivie des Commentaires de Plotin sur l’Amour, avec avant-propos, prolégomènes et notes par Mario Meunier. Un vol. in-12 de xx + 185 p. Librairie Payot et Cie, Paris.

Le Symposion est l’œuvre la plus étonnante et la plus achevée de Platon. L’amour en est le thème exclusif que Platon envisage sous