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��REVUE PHILOSOPHIQUE

n'étant perçus que difficilement, et ayant les uns et les autres la même fréquence, le moment de la perception sera presque instantané pour les courants forts, et très-retardé pour les cou- rants faibles. Le tracé suivant (fig. 3) montrera ce phénomène. Sur chaque ligne, on voit des si- gnaux électriques qui répondent alternativement à des courants tantôt très-forts, tantôt très-faibles quoique toujours nettement perçus. Les cou- rants forts répondent aux lignes AA, et les cou- rants faibles aux lignes FF , en sorte qu'un courant fort était toujours suivi d'un courant faible. Dès que le sujet en expérience perce- vait une sensation, il arrêtait lui-même le pas- sage du courant de pile, et par conséquent le moment d'arrêt du signal répond exactement au moment où la sensation a été perçue. On voit à quel point la sensation est retardée pour les courants faibles (FF'), tandis que pour les courants A, la sensation est très-rapide, instan- tanée, quoique le moment d'arrêt du signal ne soit pas instantané. La longueur des lignes AA mesure exactement ce que les astronomes ont appelé l'équation personnelle.

On peut donc regarder comme certain que pour des excitations répétées et égales entre elles, le moment de la perception est d'autant plus retardé que leur intensité est plus faible, et d'autant plus rapide que leur intensité est plus grande.

Enfin, j'ai démontré que la persistance d'une excitation dans les centres nerveux a une durée proportionnelle à l'intensité de cette excitation.

La conclusion générale est que le nombre des excitations nécessaires pour amener une perception ou un mouvement, est inversement proportionnel à l'intensité et à la fréquence de ces excitations.

Tous ces faits, toutes ces lois nous permet- tent de comprendre plus exactement qu'on ne l'avait fait jusqu'ici, ce qu'est le travail céré- bral. C'est un phénomène en tout point ana- logue au travail musculaire, et j'ai pu prouver que, sur le muscle, la fréquence, le nombre

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