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périodiques. — Vierteljahrschrift für philosophie.

conséquences, correspond à l’enchaînement logique des concepts dans la pensée. Notre entendement est pour ainsi dire la contre-partie de la nature. C’est sur cette corrélation de la nature et de l’esprit, laquelle fait soupçonner partout une unité plus profonde, mais pour nous transcendante, que repose la possibilité où nous sommes de satisfaire notre besoin de causalité, conformément à la règle que nous trace le principe suprême de la pensée, le principe de l’identité. »

G. Göring. Sur le concept de l’expérience (1er article).

On désigne par le nom d’expérience, la connaissance empirique sous ses formes et aux degrés les plus différents, depuis l’expérience la plus grossière, celle de l’enfant, de l’homme primitif ou de l’ignorant, jusqu’aux hypothèses philosophiques ou mystiques des penseurs de l’antiquité grecque ou du moyen-âge ; jusqu’à la physique mathématique ou expérimentale des savants modernes, de Bacon et Descartes aux plus illustres représentants des méthodes actuelles. Il importe de distinguer soigneusement ces interprétations diverses et souvent contradictoires d’un même mot. Telle est la tâche que se propose Göring, et qu’il poursuit jusqu’à Kant inclusivement, dans un premier article.

W. Windelband. Étude sur Spinoza. Discours prononcé à l’université de Zurich pour l’anniversaire de la naissance du philosophe.

Nous nous bornons à détacher les vues les plus originales de cette intéressante monographie. La philosophie de Spinoza, son éthique fondée sur le principe de l’amour divin (amor Dei intellectualis) comme source de la connaissance et de la félicité, pourrait s’appeler, de même que la doctrine de Fichte, une méthode pour arriver à la vie bienheureuse (Anweisung zum seligen Leben). L’idée de Dieu ou de la substance, que Spinoza place, comme l’idée platonicienne du bien, au sommet de la pensée et de l’être, renferme également tout le système des idées et celui des réalités. Mais tandis que Platon n’arriva que très-tard à l’interprétation mathématique de sa doctrine, l’esprit de Spinoza est dominé, du premier jusqu’au dernier moment, par l’imitation des principes et des méthodes de la connaissance mathématique. Et là est l’originalité de son panthéisme. L’idée de la substance ou de Dieu contient en puissance toutes les déterminations des êtres, comme l’idée de l’espace, toutes les propriétés géométriques. La déduction « a priori » dégage les unes aussi rigoureusement que les autres. L’entendement discursif du mathématicien découvre successivement ce qui est contenu, sub specie æternitatis, dans la notion même de l’espace. — Mais, pour ne pas parler d’autres objections, la substance, comme le pur espace, sont des entités vides, et l’être s’y confond avec le néant, comme l’a très-bien montré Hegel.

COMPTES-RENDUS.

Von Gizycki. (La philosophie de Shaftesbury, Leipzig).

Les concepts fondamentaux de la philosophie morale ont besoin d’être soumis à une révision, depuis que les théories darwiniennes ont