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Examen des principes psychologiques de Herbert Spencer.

Note sur l’infini de quantité (Renouvier).

Une formule positiviste du droit (Pillon).

Le cours de philosophie positive est-il encore au courant de la science ? (Renouvier.)


Revue de théologie et de philosophie. Dirigée par MM. Dandiran et Astié (numéro 2, 1871).

La théorie darwinienne de la descendance, par S. H. -H. Ébrard.

La pensée et la réalité. Essai de renouveler le criticisme, d’après A. Spier, seconde partie par J. F. Astié.


CORRESPONDANCE


SUR UNE ILLUSION D’OPTIQUE INTERNE[1].

Qu’il y ait, du fait de la conscience ou de la mémoire, il n’importe, des illusions internes de l’esprit, et que ces illusions doivent s’expliquer par certaines lois connues ou à découvrir, c’est ce qu’aucun des lecteurs de M. Janet ne fera difficulté d’admettre. On ne lui contestera pas davantage, je suppose, l’exactitude de la loi dont il s’est servi pour rendre compte de quelques-unes de celles auxquelles donne lieu l’évaluation de la durée. Mais on peut regretter qu’il n’ait pas donné à l’énoncé de cette loi toute la généralité qu’il comporte ; peut-être aussi estimera-t-on que c’est une manière quelque peu artificielle d’expliquer un fait, que de faire abstraction des conditions dans lesquelles il se produit, et de les supposer sans influence sur lui. Ce sont ces deux points que je me propose d’examiner brièvement : que M. Janet me permette de lui soumettre librement mes doutes.

J’adopte sa formule : la durée partielle apparente est en raison inverse de la durée totale, écoulée ou présumée. Je la crois d’une justesse rigoureuse, abstraitement bien entendu et toutes choses égales d’ailleurs. Si la durée totale augmente, la durée partielle diminue : c’est le cas du vieillard ; si elle est moindre, la durée partielle croît proportionnellement : c’est le cas de l’enfant. Et ce qui est vrai de la durée de la vie, l’est également d’une durée quelconque, de la durée d’un voyage, d’un travail par exemple. Mais cette loi s’applique à l’étendue aussi bien qu’à la durée : telle portion d’un certain espace à parcourir paraît plus ou moins considérable selon que cet espace est lui-même plus ou moins restreint. La distance d’un kilomètre est relativement assez grande, s’il ne s’agit que d’une promenade ; elle compte à peine

  1. Voir l’article de M. P. Janet, dans la Revue philosophique, t. III, p. 497.