Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, IV.djvu/119

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


REVUE DES PÉRIODIQUES ITALIENS


GIORNALE NAPOLETANO DI FILOSOFIA E LETTERE, SCIENZE
MORALI ET POLITICHE,

Diretto da Francesco Fiorentino, professore ail’Université di Pisa.

Cette revue est l’organe de l’école hégélienne indépendante, née de l’enseignement de Spaventa. On sait que cette école est surtout napolitaine. Dès 1848, une grande ferveur pour la philosophie allemande animait la jeunesse de ce pays. Ce n’est donc pas par hasard que MM. Vera et Spaventa ont réussi à y faire fleurir l’un l’hégélianisme pur, l’autre un hégélianisme débarrassé de ses épines scolastiques, habillé à l’italienne. Le directeur du Giornale Napoletano, polémiste redoutable, élève et ami de Spaventa, est comme lui tout pénétré des doctrines allemandes du commencement du siècle. Allemand, a dit M. Franck, « jusqu’à la moelle des os », en matière de critique et d’érudition, il a montré d’ailleurs un ardent patriotisme par la piété avec laquelle il a étudié la renaissance italienne et particulièrement Pomponazzi et Télésio. Plus préoccupé d’écrire l’histoire des systèmes que d’en fonder un nouveau, il apporte dans tous ses travaux une consciencieuse exactitude, mais sait jeter un vif intérêt sur ses analyses en montrant dans quelles conditions historiques les systèmes qu’il expose se sont fait jour, en mêlant les détails biographiques les plus piquants à l’énoncé des théories philosophiques. Ses collaborateurs forment un groupe actif et fécond en œuvres distinguées. L’esprit critique qui règne dans l’école laisse à ses membres une très-grande liberté, et chacun y suit, sans que le lien commun soit rompu, ses tendances personnelles. Il semble qu’après l’histoire des systèmes, l’économie politique envisagée d’un point de vue synthétique soit l’objet de leurs préférences communes. La Revue revient fréquemment à ces matières : elle fait aussi une large part à la critique littéraire et musicale. Nous tiendrons nos lecteurs au courant de la partie philosophique qui prend chaque jour plus d’importance dans ce recueil.

Le numéro de février contient, outre des analyses bibliographiques, les deux articles suivants. — F. Tocco, dans ses Réflexions sur l’histoire de la philosophie, montre les périls de l’esprit de système qui mesure