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Sundig einist schlôfe (Sonntag einmal schlafen c’est-à-dire, en français, dimanche une fois dormir) ; pour mardi, Sundig zwâne schlôfe (Sonntag zweimal schlafen), etc.

Theodor Curti. Die Sprachschöpfung. Würzburg, A. Stuber, 1890, 74 pages. — L’auteur de cette étude prend ses exemples de préférence dans les langues des peuples non ou peu civilisés. Il voit dans l’onomatopée le principe de la parole et distingue six classes de mots primitifs : 1o des mots de sensation (Empfindungswörter), tels que cris d’appel, de douleur, etc. ; 2o des mots concomitants de sensation (begleitende Empfîndungswörter), désignant des objets qui accompagnent les sensations et par conséquent les cris qu’elles font pousser ; 3o des mots de geste (Gebärdwörter) imitant par exemple les bruits produits avec les lèvres en mangeant, buvant, etc. ; 4o des mots imitant des cris d’animaux ; 5o des mots cosmiques (kosmische Wörter) imitant des bruits de la nature ; 6o des mots symboliques primitifs : ainsi, on rencontera l’i dans certains mots parce que « l’i est un son grêle, effilé, propre à exprimer la petitesse, la délicatesse, la grâce ». L’ordre précédent représente à peu près, selon l’auteur, l’ordre d’apparition des classes de mots distinguées.

B.

Archiv für Geschichte der Philosophie.

(Band I, Heft 3, 4, pp. 309 à 652.)

Nous avons donné dans la Revue philosophique (XXV et XXVII, p. 108 et 200) le compte rendu des deux premiers numéros de la Revue publiée par M. Ludwig Stein. Les deux autres numéros, qui complètent le premier volume, comprennent des comptes rendus fort complets des ouvrages qui ont paru sur l’histoire de la philosophie en France, en Italie, en Allemagne, en Angleterre. Nous nous bornerons à signaler les articles de fond.

Rddolf Eucken, Sur la terminologie philosophique. — Paul Tannery, Un fragment d’Anaximène dans Olympiodore le chimiste. — M. Tannery signale, dans la première livraison de la collection des anciens alchimistes grecs, publiée par M. Berthelot avec la collaboration de M. Ruelle, un fragment à propos duquel on peut se demander s’il n’a pas été tiré textuellement de l’ouvrage d’Anaximène de Miiet. M. T. croit que le chimiste dont il est question est Olympiodore d’Alexandrie, auteur du commentaire sur la Météorologie d’Aristote et disciple de Proclus. Le traité d’Olympiodore est dédié à Pétasios, roi d’Arménie, réfugié à Alexandrie. C’est en voulant établir que l’unité de la matière est professée par les maîtres de l’art qu’Olympiodore est amené à citer Anaximène ; Μίαν δὲ κινουμένη ἄπειρον λἀρχὴν πάντων τῶν ὂντων ἐδόξαζεν Ἀναξιμένης νὸν ἀέρα. Λέγει γὰρ ὅυτως· Ἐγγύς ἐστινλὁ ἀὴρ τοῦ ἀσωμάτου καὶ ὅτι κατ' ἔκροιαν τούτου γινόμεθα, ἀνάγκη αὐτὸν καὶ ἄπειρον εἶναι καὶ πλούσιον διὰ τὸ μηδέποτε ἐκλείπεν. Or, dans la seconde moitié du vie siècle, il est bien