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REVUE PHILOSOPHIQUE

Selon nous, l’excitation, qui est la source des images psychiques, se propagerait des centres corticaux visuels à la rétine ; le mouvement moléculaire, qui se produit ainsi sur la rétine, est transmis au dehors par les milieux oculaires qui forment un système dioptrique, en donnant lieu à une autre image qui se fixe sur le fond comme sur un écran.

Pour nous, donc, les lentilles n’agissent pas, comme nous objecte M. Binet, directement sur la rétine, mais sur les images projetées par elle-même au dehors.

Selon nous, l’image psychique parcourt, mais à rebours, la même voie parcourue par l’image réelle. Celle-ci du dehors se propagerait à la rétine et de là au centre visuel cortical ; celle-là du centre visuel cortical se propagerait par les mêmes voies nerveuses sur la rétine et, de là, elle en serait projetée au dehors.

Cela confirmerait de plus en plus l’analogie qu’on a déjà soupçonnée entre l’image réelle et l’image psychique ; et cela est confirmé par de nouvelles observations de MM. Sisamanna et Parisotti[1] qui, en mesurant le champ visuel du blanc et des couleurs chez des hypnotisés, ont observé que les objets colorés suggestionnés comme blancs sont aperçus au delà de leurs limites et tout à fait comme s’ils étaient véritablement blancs.

Prof. Lombroso et Dr Ottolenghi.
  1. Académie de Naples, 1889.