Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XXIX.djvu/80

Cette page n’a pas encore été corrigée


NOTES ET DOCUMENTS

L’IMAGE PSYCHIQUE ET L’ACUITÉ VISUELLE

DANS L’HYPNOTISME


M. Binet, dans son remarquable article publié dans la Revue philosophique, X. 1889, en parlant de nos expériences (Ottolenghi et Lombroso, Nuovi studi sull′ ipnotismo, 1889) avec les lentilles et le spectroscope, expériences dans lesquelles nous essayons de prouver que l’objet imaginaire qui figure dans les hallucinations hypnotiques est perçu dans les mêmes conditions que s’il était réel, nous objecte qu’il faut tenir compte de l’hyperacuité visuelle dont paraissent jouir les sujets en somnambulisme, et qui leur fait trouver des points de repère.

Mais, avant tout, l’hyperacuité visuelle n’est pas toujours le fait de l’hypnotisme. Il y a vraiment, comme il arrive dans tous les phénomènes hypnotiques, quelques cas d’hyperacuité étranges, par ex. le cas d’Azam et celui de M. Bergson, qui lisait dans la cornea les lignes d’un livre : mais, comme il résulte de nos observations, dans les cas les plus nombreux, il n’y a pas chez les hypnotiques une acuité qui dépasse les bornes que l’on peut observer chez les gens normaux, tandis que dans presque tous les cas l’image hallucinatoire se comporte avec les milieux optiques comme l’image réelle.

Tous nos sujets, chez lesquels nous avons obtenu les phénomènes des lentilles et du spectroscope, n’offraient pas une acuité visuelle augmentée, même lorsque nous leur suggestionnions la plus grande acuité.

Et nous avions déjà fait, précédemment, des recherches pour reconnaître, dans le sommeil hypnotique, les conditions de l’acuité visuelle et de la sensibilité rétinienne, et les degrés d’augmentation dont elles étaient susceptibles sous l’influence de la suggestion.