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L’ÉVOLUTIONNISME DES IDEES-FORCES

(Suite)[1].

III

L’ACTIVITÉ MENTALE. — CONSÉQUENCES PRATIQUES DE LA THÉORIE.


I. — Point de vue qualitatif. Hiérarchie des phénomènes.

I. — Dans les considérations que contenait notre précédente étude nous nous sommes placé au point de vue d’un déterminisme où tout serait sur le même plan et d’égale importance : c’est ce qui a lieu quand on ne considère dans les choses que les rapports quantitatifs et les rapports de causalité purement mécanique. Mais il existe aussi dans la réalité des rapports qualitatifs. À ce point de vue, la hiérarchie ne peut-elle reparaître dans le monde ? Le monisme, au heu d’affirmer simplement l’union et même l’unité fondamentale des choses, ne peut-il recevoir une détermination plus particulière et, selon qu’il mettra à la racine des choses le physique ou le psychique, devenir monisme mécaniste ou monisme psychique ?

Si la réalité ultime est unité, les effets de cette réalité ultime doivent en manifester l’unité. Il n’y a donc pas un monde physique et un monde psychique ; il n’y a pas des phénomènes extérieurs et des phénomènes intérieurs. Externe et interne sont des termes purement relatifs qualifiant les phénomènes saisis dans la conscience, et ces termes sont absolument inséparables ; seulement l’interne enveloppe plus de qualifications que l’externe. Entre nos expériences internes et les phénomènes objectivés par nous que nous appelons extérieurs, la différence vient des diverses voies par lesquelles nous appréhendons le réel un avec ses qualités multiples, ainsi que des divers degrés de cette appréhension, tantôt plus fragmentaire, tantôt plus complète. Ainsi, pour donner un exemple, c’est le même processus réel qui est saisi partiellement

  1. Voir le numéro de février 1890.