Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XXIX.djvu/234

Cette page n’a pas encore été corrigée
224
REVUE PHILOSOPHIQUE

Sous ce titre : « Pour prendre congé de nos lecteurs », M. Renouvier, dans le dernier numéro de la Critique philosophique, expose les raisons qui l’ont déterminé à cesser sa publication. « Quand nous fondions, dit-il, cette Revue, il y a dix-huit ans, nos espérances dans le succès de l’idée criticiste en France étaient à la hauteur de la conviction que nous avions et que nous gardons encore de sa vérité et de sa fécondité Mais il ne s’est pas produit dans la jeunesse, après les événements des années 1870 et 1871, un mouvement philosophique propre à nous seconder. » À notre avis, M. Renouvier pèche par excès de défiance. La situation du criticisme est tout autre en France qu’il y a un e vingtaine d’années. N’est-il pas maintenant, en fait sinon en droit, la doctrine qui règne d’une manière presque exclusive dans l’enseignement universitaire à tous ses degrés ?

Nous ne voyons pas disparaître sans regret cette vaillante Revue qui a si vivement combattu pour la cause des idées générales pendant ses dix-huit années d’existence. M. Renouvier et son collaborateur M. Pillon ont presque seuls suffi à cette tâche. Ceux qui savent quelle somme de travail collectif exige la publication d’une Revue, apprécieront le mérite extraordinaire d’un pareil labeur.

M. Pillon se propose de continuer cette publication sous la forme d’un volume annuel intitulé l’Année philosophique.


NÉCROLOGIE

M. Andrea Angiulli, directeur de la Rassegna critica et professeur à l’université de Naples, est mort dans cette ville le 2 janvier 1890 à l’âge de 53 ans. Il était l’un des principaux représentants de la pédagogie en Italie.

Ses principaux ouvrages : La Pedagogia, lo stato e la famiglia, la Pedagogia e la fîlosofîa positiva et Questioni di filosofia contemporanea, ont été étudiés ici en détail. Angiulli était un homme d’une grande activité, instruit, d’un esprit net, sincère, avec une tendance bien marquée vers les recherches scientifiques. On ne peut lui reprocher qu’une certaine âpreté dans la polémique, notamment contre son adversaire en pédagogie, P. Siciliani.

Le propriétaire-gérant, Félix Alcan.

Coulommiers. — Imp. P. BRODARD et GALLOIS.