2o Les circonstances qui modifient, augmentent ou diminuent ces perturbations.
1o Quelles sont les irrégularités que présente, le tracé sous l’influence d’un travail psychique quelconque ? La forme la plus légère de ces irrégularités me paraît être un allongement des intervalles de repos qui séparent chaque pression de la main, C’est ce que j’observe par exemple sur moi-même, lorsque je fais une addition de tête pendant que j’exerce une série de pressions avec la main droite, en essayant de conserver les intervalles que j’ai d’abord adoptés ; les pressions qui coïncident avec cette petite opération de calcul sont plus espacées que les précédentes ; parfois cette modification persiste après que le calcul a cessé. Chez d’autres sujets, l’allongement est bien plus considérable ; parfois le sujet peut cesser de serrer, sans le vouloir, pendant deux à trois secondes : il y a, peut-on dire, un oubli, une perte de mémoire temporaire.
Il se produit aussi très fréquemment une diminution dans la hauteur des courbes de contraction, qui parfois s’élèvent à peine au-dessus de la ligne des abscisses ; ou bien un allongement de la ligne d’ascension de la courbe.
Dans le cas où on a prié le sujet de faire successivement plusieurs pressions, il peut arriver que le nombre en soit diminué ; par exemple quand le sujet doit faire une série de cinq contractions, puis attendre un intervalle d’une seconde, et recommencer la même série, on voit souvent que le nombre des pressions ne reste pas constant ; tantôt il augmente, tantôt il diminue. Parfois le sujet oublie complètement le nombre dépressions qu’il fallait faire. Par exemple, il a commencé par faire cinq pressions comme on le lui avait indiqué ; puis, quand il fait un calcul mental, le nombre des pressions est tantôt de quatre, tantôt de cinq ou de six ; quand l’addition est terminée et que le sujet peut fixer de nouveau son attention sur des mouvements de sa main, il ne sait plus combien de fois il doit presser ; ou bien il adopte un nombre de pressions qui n’est pas celui qu’on lui avait indiqué.
Il est aussi très fréquent d’observer de l’incoordination dans les mouvements, ce qui atteste que le désordre s’est introduit dans la synthèse mentale qui dirige les mouvements de la main ; ainsi, deux séries de contractions qui devraient être séparées par un intervalle de repos se mélangent ; les contractions musculaires peuvent présenter les formes les plus accidentées ; une seconde contraction commence avant que la première n’ait cessé ; deux contractions successives sont tout à fait inégales comme durée ; il y en a qui peuvent se prolonger pendant plus d’une seconde, tandis que d’autres