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société de psychologie physiologique

8o Ils les suppriment (fig.  11).

9o Ils les remplacent par des courbes sinistrogyres (fig.  12).

10o Ils accentuent les courbes sinistrogyres (fig.  13).

11o Ils en mettent à des traits droits qui n’en comportent pas (fig.  14).

12o L’accentuation de la tendance sinistrogyre est surtout marquée par le nombre des courbes sinistrogyres centripètes qui bouclent les lettres, et aussi par la substitution de courbes sinistrogyres centripètes à des courbes sinistrogyres centrifuges :

Nous devons ici attirer l’attention sur un point un peu délicat : c’est que tous ces traits anormaux, atrophiés ou hypertrophiés, et dont quelques-uns même sont pathologiques, n’ont pas la même valeur dans toute leur étendue. Supposons, en effet, qu’au lieu d’un trait vertical, un scripteur ait tracé une demi-circonférence à convexité gauche (fig.  22). Serons-nous embarrassés pour définir le sens de ce trait courbe dont la partie supérieure est sinistrogyre et la partie inférieure dextrogyre ? Évidemment non, car il est bien clair que c’est le premier mouvement de la main, celui qui a tracé le quart de circonférence supérieur, qui est le seul important, et que le mouvement qui a tracé le quart inférieur est simplement sous la dépendance du premier, et indique un mouvement complémentaire de la main, qui est bien forcée de corriger son écart et de revenir vers son point de départ. Le mouvement anormal inutile a donc bien été dirigé vers la gauche, et le trait courbe qui en dérive est donc bien sinistrogyre ; quant au trait de retour, qui est compensateur, il n’a aucune valeur, et on constate, en effet, qu’il disparaît dans certaines écritures, la plume quittant le papier dès l’extrémité de la partie caractéristique de la courbe à tracer, pour revenir plus légèrement à son point de départ.

C’est pour cette raison que nous avons dit en commençant que nous considérons une circonférence menée d’un seul trait comme de direction opposée à son double point de départ et d’arrivée.

L’analyse un peu attentive de ces divers types de graphisme permet de comprendre pourquoi les écritures sont, dans certains cas, si bien caractérisées, si personnelles, surtout si l’on veut encore tenir compte de ce fait qu’elles sont toujours logiques, c’est-à-dire qu’on y peut toujours déceler, en dépit parfois de l’intention du scripteur de masquer son écriture ou d’en imiter quelque autre, le mouvement personnel dans une direction donnée qui en trahit l’auteur comme la véritable signature, aussi difficile à imiter qu’à supprimer.

Pouvons-nous, maintenant, donner une interprétation psychologique à ces tendances du mouvement scripteur ? pouvons-nous, en d’autres termes, conclure du procédé graphique au procédé psychique ?

Une observation générale, qui s’applique aux écritures sinistrogyres, c’est que le résultat des mouvements dont elles dérivent est de porter vers la gauche le centre de gravité des lettres, particulièrement des majuscules, des d à volute, et des lettres à boucle inférieure. Or, la