SOCIÉTÉ DE PSYCHOLOGIE PHYSIOLOGIQUE
NOTE SUR UN CARACTÈRE DIFFÉRENTIEL DES ÉCRITURES[1]
Nous désirons appeler l’attention sur un caractère très général qui nous a paru différencier nettement les écritures et les classer en deux groupes naturels bien caractérisés.
Mais quelques considérations préalables sont nécessaires.
Quand on se propose de tracer une circonférence au tableau, on a, pour arriver à ce résultat, unique en apparence, un assez grand nombre de procédés à sa disposition.
On peut, par exemple, mener deux arcs de cercle plus ou moins inégaux, mais de dimensions complémentaires, qui, partis d’un point situé à la gauche du dessinateur, vont se réunir vers un autre point situé à sa droite ; et on a en même temps le choix pour commencer par l’arc de cercle supérieur ou par l’arc de cercle inférieur (fig. 1)[2].
Mais ce qu’il importe de remarquer dans cette première série de procédés, c’est que tous les mouvements de la main du dessinateur vont de gauche à droite, c’est-à-dire qu’ils sont, en un mot, dextrogyres.
Il est clair que le même résultat pourrait être obtenu en partant de la droite pour aller vers la gauche, et alors ces mouvements de la main seraient, au contraire, sinistrogyres (fig. 2).
Dans le cas d’une main assez habile pour tracer une circonférence entière d’un seul mouvement, nous considérerons la direction générale de ce mouvement comme opposée à la situation du double point de départ et d’arrivée. Ainsi, et nous en donnerons plus loin la raison, nous regardons la circonférence de la figure 3 comme sinistrogyre. D’autre part, si on suppose ces circonférences décrites sur le papier, c’est-à-dire sur un plan perpendiculaire à l’axe du scripteur, les courbes à convexité supérieure peuvent être considérées comme tendant à ramener la main vers cet axe, tandis que les courbes à convexité inférieure tendent à l’en éloigner ; nous pouvons donc appeler centripètes celles de la première variété, et centrifuges celles de la seconde ; et
