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lieu à des erreurs encore plus nombreuses ; elles croissent en raison directe du nombre des divisions, de la longueur de l’espace reproduit, de la longueur des parties.

Conclusion générale. — La loi numérique de distribution des valeurs particulières autour d’une moyenne montre que les lois de la psychophysique s’appliquent aux représentations de l’espace ; la tendance à accroître les petits espaces et à diminuer les grands montre une analogie de plus entre la représentation de l’espace et celle du temps ; l’effacement des représentations de l’espace après un certain temps confirme les lois de la mémoire, et prouve en même temps que ce concept est un pur produit de l’expérience et de l’habitude opérant sur les sensations du mouvement. (Cette intéressante étude a paru en brochure chez Dumolard. Turin.)

Th. Braga : La sociologie contemporaine. — G. Barzellotti : La conception des sciences historiques et la philosophie moderne.

E. Tanzi. Sur les sensations du froid et du chaud et sur leur antagonisme psychométrique (avec figure). Pour être sûr de ne pas produire des sentiments, au lieu de sensations thermiques, l’auteur a choisi des stimulants purs, chaleur rayonnante et chlorure de méthyle. Il a trouvé des moyennes personnelles presque identiques ; des oscillations moyennes très petites dans chaque série de réaction ; la valeur comparative des moyennes pour le chaud et pour le froid montre que le premier arrive à la conscience avec une rapidité double de celle du chaud. D’autres expériences sur la réaction simple et avec discernement des deux sortes de sensations indiquent aussi une plus grande susceptibilité pour la perception du froid. De telles expériences confirment les idées émises par Herzen sur l’inégale mesure du temps des sensations de chaud et de froid et sur leur antagonisme fonctionnel.

L. Friso : Le positivisme en Italie (2 articles sur Ardigò).

N. Colajanni : Un sociologiste pessimiste. L. Gumplowicz. Après avoir analysé les deux livres de Gumplowicz, La lutte des races et le Traité de sociologie, l’auteur de l’article résume ses appréciations. La critique faite à l’individualisme de Spencer est rigoureuse et juste, quoique exagérée. Excellente est l’idée que le développement de la civilisation exige la rencontre d’éléments hétérogènes. Gumplowicz peint admirablement la fatalité de la lutte sociale entre vainqueurs et vaincus, et riches et pauvres. En revanche, l’énumération des moments qui maintiennent les hommes réunis en société est assez confuse ; il n’est pas suffisamment prouvé que toujours et partout la force et la victoire appartiennent aux moins civilisés. Les objections contre Spencer qui parle d’évolution de l’humanité et les arguments en faveur du polygénisme ont beaucoup de valeur. Mais l’auteur se contredit en ne voyant pas que la croissante fusion des éléments hétérogènes tourne le dos à sa théorie de la lutte éternelle. Le principe d’utilité qui fait cesser la guerre inter-sociale doit aussi faire cesser la guerre endo-sociale, etc.