ANALYSES ET COMPTES RENDUS
E. Morselli. Il magnetismo animale, la fascinazione e gli stati ipnotici. Le magnétisme animal, la fascination et les états hypnotiques, 1 vol. in-18, VIII-427 pages. Turin, Roux et Favale, 1886.
M. Morselli n’est pas un inconnu pour nos lecteurs ; professeur de pathologie mentale à l’Université de Turin, directeur de la Rivista di filosofia scientifica, auteur d’ouvrages estimés sur l’anthropologie criminelle, il a touché à toutes les questions qui forment le domaine propre de notre Revue. Le livre qu’il vient d’écrire sur le magnétisme animal se distingue par une note bien personnelle de tous ceux qui ont paru jusqu’à ce jour en France et à l’étranger. C’est surtout un ouvrage populaire, destiné à vulgariser les notions qui ont été scientifiquement établies sur cette question. L’auteur, vers la fin d’avril 1886, eut l’occasion d’assister à Turin aux exhibitions magnétiques de Donato ; il vit ce magnétiseur produire sur des jeunes gens de la ville ses expériences habituelles de fascination ; il écouta les discussions qui s’élevèrent à ce sujet dans le public, dont une partie croyait aveuglément tout ce qu’il avait vu, et dont l’autre rejetait tout avec un égal scepticisme. Il crut alors qu’il rendrait service à la science en entrant lui-même dans le débat, et en y apportant l’autorité de sa parole de professeur. Ce qui fait surtout l’intérêt de son livre, c’est qu’il ne se contente pas de raconter ce qu’il a vu, comme le font les témoins et même les expérimentateurs ordinaires ; il raconte ce qu’il a éprouvé par lui-même. En effet, poussé par la curiosité scientifique, il s’est soumis aux expériences de Donato, qui a trouvé en lui un sujet extrêmement sensible ; il avoue d’ailleurs qu’il est d’un tempérament nerveux et qu’il a un point hystérogène hyperesthésique au sommet de la tête. L’auteur fait un cas immense de Donato ; il a eu avec ce magnétiseur de longs colloques, pendant lesquels il a pu constater sa profonde connaissance de la matière ; à chaque instant, pour ainsi dire à chaque page du livre, le nom du magnétiseur belge apparaît pour recevoir quelque compliment. Le livre entier a l’allure d’une hymne entonnée à son honneur. Le Donatisme, c’est-à-dire l’état de fascination qui a été décrit par M. Brémaud, acquiert une importance égale au Braidisme. Nous n’exagérons rien en disant qu’un chapitre entier, de 30 pages, est consacré à la personne de Donato et au Donatisme, indépendamment de toutes les allusions au grand homme qui sont faites dans le courant du livre.
