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l’ouvrage dont il s’agit a été écrit ; ces idées sont ici plus étroitement groupées et plus systématisées peut-être que dans l’ouvrage même d’où elles sont extraites, et où elles se trouvent, ce semble, un peu disséminées ; mais elles s’y trouvent nettement présentées et presque toujours fortement démontrées, c’est l’essentiel. — Il est sûr, d’ailleurs, que le livre de M. Dejerine aurait gagné, non pas sans doute au point de vue de la qualité des documents employés et de la valeur générale des théories émises, mais au point de vue du développement plus précis de certaines idées fondamentales et de l’heureuse harmonie de toutes les parties, si l’auteur n’avait dû terminer son œuvre en un très court espace de temps. Ce livre n’est en effet pas autre chose qu’une des thèses proposées au concours de l’agrégation de médecine de l’année dernière, thèses qui doivent être faites et imprimées en un laps de temps déterminé.

Bien entendu, M. Dejerine a examiné le rôle de l’hérédité dans chacune des affections du système nerveux prise en particulier. Pour cette étude, il divise les maladies nerveuses en deux grands groupes, le premier comprenant les affections sans lésions anatomiques actuellement appréciables, le second renfermant les affections à lésions anatomiques constantes. Dans chacun des groupes il envisage l’influence de l’hérédité sous ses différentes formes (homologue et hétérologue). D’autres chapitres sont enfin consacrés à l’étude des rapports qui existent entre les maladies générales (goutte, arthritisme, rhumatisme) et les maladies du système nerveux, et entre celles-ci et les maladies infectieuses ou les intoxications ou les traumatismes. Assurément bien des détails intéressants seraient à relever dans toute cette partie de l’ouvrage, mais il convient de limiter cette analyse. On ne peut pas cependant ne pas signaler l’excellent chapitre où M. Dejerine étudie longuement le rôle de l’hérédité dans la folie, d’après les idées et les doctrines de M. Magnan, dont on connaît la haute valeur et qu’il est inutile de rappeler dans cette Revue où elles viennent d’être très clairement exposées par M. Coste (Revue de décembre 1886).

Eugène Gley.

Dr Gustave Le Bon. Les Civilisations de l’Inde, in-4o, avec 7 chromo-lithographies, 2 cartes et 350 gravures. Paris, Firmin-Didot.

En publiant son livre sur l’Homme et les Sociétés considérés du point de vue de la doctrine de l’évolution[1], l’auteur présentait cet ouvrage comme la préface générale d’une étude des grandes civilisations, en huit ou dix volumes, formant autant de monographies. Il y a deux ans, il publiait la première, consacrée à la Civilisation des Arabes[2] ; il vient de faire paraitre la seconde, qui a pour sujet les Civilisations de l’Inde.

  1. Voir le compte rendu dans la Revue, tome XII, p. 433 et suiv.
  2. Ibid., tome XVII, p. 220 et suivantes.