La distinction que nous faisons suppose donc une différence aperçue. Je ne suis pas exigeant, et je veux bien que cette différence soit autre que la présence ou l’absence de liberté, mais alors quelle est-elle ?
De là la contradiction finale dans laquelle tombe M. Beaunis. Il penche, dit-il, pour admettre, dans tous les cas, l’irresponsabilité des somnambules, parce que, tout en se croyant libres, ils ne le sont pas. Et pourquoi, nous, serions-nous responsables, puisque nous en sommes au même point ? Pourquoi ce privilège, par parenthèse, assez gênant ? Serait-ce parce que nous serions hypnotisés par des causes naturelles au lieu de l’être par la volonté d’autrui ? Mais nous en serions encore plus excusables, si possible.
Je cesse d’argumenter. Je préfère conclure avec M. Liégeois de l’irresponsabilité des hypnotisés à la responsabilité des hypnotiseurs. C’est dire, en d’autres termes, que, pour moi, ceux-ci sont libres et que ceux-là ne le sont pas.