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ANALYSES.j. sully. Manuel de Psychologie.

cepts 5o jugement et raisonnement. Tout cela est très net et très bien agencé ; le développement est partout plein et sobre. Chaque chapitre se termine par une brève indication des lectures à faire. Les sources où l’auteur renvoie le plus volontiers, sont pour la psychologie, Herbert Spencer, Bain, Bernstein, notre compatriote M. Pérez, et çà et là MM. Taine et Ribot ; pour la pédagogie, encore et surtout Spencer et Bain, puis Locke, miss Edgeworth, Beneke, Waitz, Pfisterer, Mme Necker de Saussure. La variété n’est pas très grande, les citations textuelles, qui reposeraient le lecteur, n’abondent pas ; mais le livre n’en a que plus d’unité. Une table analytique en facilite le maniement et en augmente par conséquent la valeur technique. Mentionnons aussi deux dissertations placées en appendice, l’une sur les « périodes de développement de l’enfant considéré in concreto, l’autre sur la « mesure des facultés » psychiques. M. J. Sully a raison de signaler l’importance pratique que pourront avoir un jour les recherches toutes nouvelles qui se poursuivent à cet égard ; mais peut-être s’exagère-t-il la portée des résultats dès maintenant acquis, résultats, il faut bien le dire, d’une extrême maigreur quant à présent. Loin de nous, cependant, la pensée de reprocher à l’auteur sa confiance dans la psychologie expérimentale et dans les progrès qu’elle fera faire de plus en plus à la science de l’éducation. Cette confiance, nous l’avons toujours partagée ; son livre la justifie amplement et ne peut que la fortifier. Il en est peut-être qui donnent une idée plus haute et plus complète de ce que chaque éducateur gagnerait à recevoir une large culture philosophique ; mais je n’en connais point qui donne une idée plus précise des enseignements dont la pédagogie doit faire dès aujourd’hui son profit dans le champ chaque jour plus riche de la psychologie positive.

H. M.

Jerónomo Vida.La familia como célula social, broch. in-8o, 40 p., Madrid.

L’auteur tient pour légitime l’assimilation des sciences sociales aux sciences biologiques. Il considère la société comme un organisme composé de cellules, ainsi que le sont tous les autres organismes. Ce n’est pas l’individu, mais la famille, qui est la cellule sociale. Qu’est-ce, en effet, qu’une cellule ? Une unité anatomique, physiologique, génétique, « un organisme, un être qui réalise toutes les fonctions de la vie, et qui vit, tantôt isolé, tantôt en union avec d’autres, formant un organisme plus complexe. » L’individu ne réalise pas toutes les fonctions de la vie. La faculté de se reproduire lui est refusée, tant qu’il ne s’unit pas à un autre individu. L’individu n’est donc pas une cellule sociale, mais une partie, un élément de celle-ci.

On peut objecter que le parallèle établi entre la famille et la cellule est inexact, en ce que les éléments dont la première se compose peuvent être isolés. À cette objection l’auteur oppose l’hypothèse des