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S. Wilks. Sur les chutes soudaines. — Il s’agit de celles qui ont lieu sans perte de conscience et ne peuvent être confondues avec la syncope et l’épilepsie. On sait que le muscle dépend des centres nerveux pour sa nutrition et que par conséquent tout changement dans ces centres se manifestera par quelque altération correspondante des muscles. La position et l’attitude d’un animal (peur, colère) indiquent le travail de son cerveau. Cela se voit encore dans la lecture des pensées », dans les recherches de Galton sur l’attitude d’un auditoire pendant un discours ou un sermon. Quand l’activité des centres supérieurs se relâche (sommeil), les muscles se relâchent aussi. Dans les cas de chutes soudaines, il doit donc y avoir un relâchement momentané de cette espèce. L’arrêt de la circulation dans le cerveau entraîne l’inconscience et une chute. Il peut aussi se produire un arrêt dans quelque partie du cerveau produisant la paralysie de certains muscles, sans perte de conscience (hystériques). — Expérience de A. Cooper montrant l’influence de la circulation sur la conscience.


Archives de Neurologie.

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(Mai-Juillet 1886.)

Jendrassik. De l’hypnotisme. — Deux articles consacrés uniquement à l’étude physiologique de cet état. Il faut remarquer d’abord que chaque auteur (Heidenhain, Charcot, Bernheim, etc.) trouve chez les hypnotisés les symptômes qui conviennent le mieux à ses études spéciales, à sa manière de penser. Les hypothèses sur le mécanisme de l’état hypnotique abondent : Preyer (actions chimiques), Rumpf (état des vaso-moteurs), Rieger (folie produite par l’expérience), etc. L’auteur s’arrête longuement sur l’hypothèse la plus généralement admise : l’inhibition. Bubnoff et Heidenhain notamment admettent un arrêt d’action des cellules de la substance corticale, arrêt produit par les passes. Il y aurait un abaissement anormal des inhibitions physiologiques qui d’ordinaire accompagnent et restreignent les excitations centrales. Dans les cellules ganglionnaires, il y a toujours un certain mouvement moléculaire : s’il augmente, l’irritabilité de même ; s’il diminue, l’inhibition apparaît. Cette diminution serait causée par une vibration moléculaire d’une direction contraire à celle du mouvement. L’auteur rejette l’hypothèse de centres spéciaux d’inhibition et discute les expériences des auteurs précités.

On admet généralement que pendant le sommeil hypnotique, la fonction de l’écorce du cerveau est complètement abolie, au moins pendant la période de léthargie, et l’on a comparé l’hypnotisé à une grenouille décapitée. L’auteur rejette cette doctrine. Il distingue entre les réflexes du premier ordre (spinaux) et ceux du deuxième ordre (corticaux). Pour ceux du premier ordre, plus la voie du réflexe cérébral est interrompue, plus le réflexe spinal devient fort et étendu. Le réflexe du deuxième ordre aura d’autant plus d’intensité qu’il aura plus d’extension. D’après l’auteur, ce n’est pas par une irritation continue, mais par une concentration de l’attention qu’on obtient l’hypnotisme ; tout comme quand on