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est dû à l’un des actes qui la constitue et qui est analogue au discernement : à savoir l’aperception de l’impression extérieure. L’auteur pense que l’augmentation de durée de la réaction qui se produit dans le deuxième stade de l’influence de l’alcool doit être attribuée à deux actions opposées : augmentation du temps de l’aperception, diminution du temps de la volition. L’action physiologique de l’alcool n’est pas assez bien connue pour que l’on puisse donner une explication complète de ces résultats ; on sait seulement qu’il y a une influence toxique directe sur les parties centrales du tissu nerveux ; et l’on peut noter comme une analogie intéressante que l’action de l’alcool paralyse les parties périphériques de l’appareil sensitif bien avant celles de l’appareil moteur.

W. Moldenhauer. Sur la durée de la réaction simple pour une sensation olfactive. — Les recherches sur cet ordre de sensation ont été fort négligées jusqu’ici. Vintschgau et Honigschmied ne se sont occupés que du goût. L’expérience est faite à l’aide d’une capsule ovale qui contient les substances odorantes et qui est munie de trois tubes : l’un pour régler le passage de l’air, l’autre pour conduire les odeurs au nez, le troisième pour les conduire à une plaque d’aluminium extrêmement mobile. Ces deux derniers sont de la même longueur, en sorte que, lorsqu’on presse le ballon, le courant qui porte la substance odorante doit arriver en même temps à la muqueuse nasale et au plateau d’aluminium qui se lève et interrompt un courant. Les substances odorantes employées sont les essences volatiles, le musc, l’éther acétique, le camphre, etc. Voici la durée de la réaction pour deux observateurs et pour quelques substances : essence de rose, 199 et 330 ; essence de menthe, 203 et 362 ; essence de bergamotte, 212 et 374 ; camphre, 226 et 492. On peut remarquer que la durée de la réaction va croissant pour chacune de ces substances dans l’ordre où elles sont énumérées et cela pour chacun des deux expérimentateurs.

Le lecteur pourra rapprocher les résultats de Moldenhauer de ceux qui ont été obtenus à peu près à la même époque par MM. Beaunis et Buccola. Le résumé des recherches de ces deux derniers expérimentateurs est publié dans ce fascicule, pp. 566-567.

À la fin de cette quatrième livraison, qui termine le premier volume des Philosophische Studien, M. Wundt répond à quelques critiques adressées à ce recueil et notamment à son titre. Il n’a pas publié, il est vrai, dans ce nouveau recueil des articles sur « l’immanence et la transcendance », « le concept de l’être », « une faute d’impression dans Kant », etc., mais il s’est restreint à des recherches expérimentales dont l’importance philosophique n’est pas douteuse. Jusqu’ici les recherches se sont attachées surtout aux questions de psychologie expérimentale, parce que dans ce domaine l’étude exacte est possible et nécessaire. Plus tard, d’autres parties de la philosophie seront abordées, en particulier la théorie de la connaissance et la théorie des sciences.