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ANALYSES.ch. richet. Physiologie des muscles et des nerfs .

veux. En d’autres termes, il est aussi indépendant de la circulation nerveuse que de la circulation sanguine.

Ces généralités terminées, M. Richet entre dans l’étude détaillée des fonctions nerveuses. La dix-huitième leçon et les trois suivantes sont consacrées aux actions réflexes. Pour l’auteur, ce qui caractérise l’acte réflexe, ce n’est pas l’absence de conscience ; il remarque très justement qu’il est des réflexes dont on a nettement conscience, par exemple le clignement des paupières, le frisson, etc. « Que l’on ait conscience ou non d’un acte réflexe, dit-il, cela ne change que peu le phénomène lui-même ; le fait de la conscience d’un acte réflexe est un phénomène surajouté, une complication particulière ; mais il n’y en a pas moins action réflexe » (p. 659). La distinction doit porter sur la nature volontaire des actes. Et pourtant il est vraisemblable que tout mouvement voulu lui-même est au fond un mouvement réflexe, seulement très compliqué. C’est qu’en effet l’acte réflexe est un phénomène très général, tant à l’état physiologique qu’à l’état pathologique, et cette universalité tient à ce que, en vertu du principe de l’équivalence des forces et de la conservation de l’énergie, le système nerveux n’a guère que ce mode de fonctionnement. Sans doute les mouvements volontaires exécutés après délibération et choix apparaissent comme pourvus d’un caractère tout particulier ; mais, à examiner de près la grande complexité de leur processus, on voit que ces réflexes cérébraux, comme on les a dénommés, ou encore ces réactions idéo-motrices ne présentent, du côté psychique, rien que cette correspondance, cet ajustement de relations bien coordonnées qui constitue l’intelligence, et, du côté physiologique, rien que le mécanisme habituel des mouvements qui expriment les états de conscience. Quant au choix, que M. Ribot appelle à si juste titre une affirmation pratique, un jugement qui s’exécute, ne peut-on pas admettre avec ce psychologue qu’il est simplement un effet du caractère, c’est-à-dire de cette manière propre et générale de sentir, qui dépend de la constitution spéciale de l’individu et le fait ce qu’il est[1] ? — M. Richet s’arrête sur le seuil de ces questions : dans un livre consacré surtout à la physiologie, il ne pouvait que les indiquer ; mais la physiologie le conduit si naturellement à la psychologie qu’il suggère les conclusions qu’il ne tire pas lui-même des faits exposés. On peut donc avancer avec lui que l’acte réflexe est l’acte fondamental du système nerveux, auquel tient la physiologie de tout le système nerveux central.

Quel est le siège de la réflexion ? L’auteur rapporte les expériences qui prouvent que c’est dans la substance grise que siège le pouvoir, propre à la moelle, de transformer une sensation en un mouvement. La question se pose alors de savoir si l’activité de la moelle est spontanée ou toujours provoquée. C’est, comme on le voit, la même question,

  1. Voy., dans la Revue de juillet 1882, l’étude de M. Ribot sur La volonté comme pouvoir d’arrêt et d’adaptation, pp. 76, 77.