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développement de ce principe. C’est l’époque des grandes constructions, où la métaphysique domine. L’art lui-même comme les autres formes de la pensée et de l’activité de l’esprit, doit être construit dans toutes ses formes et dans toutes ses œuvres. La vie esthétique n’y apparaît que comme résultat, à son heure ou à son moment, dans le développement total. Quelque opinion qu’on en ait, on ne peut nier la puissance de ce mouvement, l’importance et la fécondité de ses résultats ; mais, dans toutes les œuvres principales qu’il a produites le problème a perdu son intérêt. La métaphysique jointe ! à histoire domine. La psychologie et l’anthropologie elles-mêmes subissent le joug de la dialectique.

Ces systèmes, qui ont régné pendant un demi-siècle et à qui l’esthétique (la philosophie de l’art en particulier) doit ses œuvres les plus remarquables, sont tombés. La réaction qui s’est opérée contre eux a eu pour résultat de ramener au point de départ, celui de la philosophie kantienne, surtout de changer la méthode, de substituer à la méthode à priori celle de l’observation et de l’expérience, que suivent toutes les sciences naturelles et positives.

D’autre part, aucun des anciens systèmes n’a été tout à fait abandonné. Mais leurs partisans ont eux-mêmes senti le besoin de se rallier à ce mouvement et à la nouvelle méthode. Tout en prenant pour base l’expérience, ils s’efforcent de réunir les deux tendances opposées du réalisme et de l’idéalisme. Ainsi, avant tout, ils veulent donner à l’esthétique une base scientifique, anthropologique et psychologique. C’est à cette classe d’esthéticiens qu’appartient M. Köstlin, c’est dans cet esprit qu’est conçu et composé tout son livre.

II

Nous essayerons, maintenant, de donner un aperçu général de cet ouvrage et de l’apprécier, en insistant sur le point principal qui nous intéresse, la vie esthétique, dont l’auteur fait la base de l’esthétique tout entière.

« Le but, est-il dit dans la préface (p. v), est de fonder l’esthétique sur une conception scientifique de la vie, de la nature et de l’art, qui ne soit rétrécie par aucune philosophie d’école ; par là, d’obtenir la plus grande clarté possible du côté de la forme, et une universalité non superficielle. » L’auteur reconnaît ce qui a été fait d’excellent jusqu’ici, les progrès de la science du beau et de l’art, la plus belle branche, comme il l’appelle, de la littérature classique allemande ; mais on a eu tort, selon lui, d’abord d’être trop exclusif, de