conduit plus loin. Les mathématiques, la physique et les autres sciences s’occupent chacune de leur objet propre et n’ont rien à dire des conditions dans lesquelles elles font leurs recherches ni de l’objet des autres sciences. Il n’en est pas de même pour la psychologie. Nombre, espace, mouvement, etc., tout ce qui peut en un mot être l’objet d’une recherche positive, est en même temps un fait de conscience, un phénomène mental au sens strict, dont les éléments et la composition doivent être interprétés du point de vue psychologique.
Etant données ces conditions particulières où se trouve la psychologie, rien d’étonnant qu’elle ait glissé dans les considérations philosophiques plus que toute autre science.
L’auteur insiste sur l’importance que la théorie de la connaissance a prise chez les modernes, sur ses rapports avec la psychologie et la logique. Il regrette l’isolement dans lequel les penseurs anglais se sont tenus à l’égard du mouvement kantien, construisant leur œuvre sur une base psychologique, comme si celle-ci n’avait jamais été mise en question. Par contre, dans la voie qu’ils se sont tracée, ils ont réalisé des progrès d’une manière indépendante.
A. Sidwicx. Les propositions dans leur rapport à la preuve (article de logique technique qui ne peut être analysé).
A. Bain. Sur quelques points de morale. — On persiste à attribuer à Bentham la formule « du plus grand bonheur du plus grand nombre ». Cependant ceux qui remonteront aux sources verront qu’il s’en tient finalement à la simple expression du « plus grand bonheur » et que l’usage qu’il fait de ce critérium est avant tout négatif : il l’opposait d’une part à l’ascétisme, d’autre part à tous les systèmes qui selon lui, évitaient tout appel à un critérium. D’après Bain, l’erreur de Bentham a consisté à employer dans un sens positif le terme « le plus grand bonheur ».
Il y a deux branches de connaissance qui préparent à la morale, sous quelque forme qu’on la traite : l’hédonisme et la sociologie. Nous connaissons la dernière en une certaine mesure ; mais que savons-nous de l’hédonisme ? [l’auteur entend par là une science du bonbeur.] Jusqu’ici, il n’y a rien eu qui ressemble à une manière scientifique de la traiter, et si, après essai, nous sommes obligés d’avouer qu’une pareille science ne peut être atteinte, cela entraîne des conséquences sérieuses. Toutefois, en affirmant l’impossibilité d’une science hédoniste, on oublie que la science a beaucoup de degrés.
M. Bain se propose d’insister sur les rapports entre la psychologie actuelle et la morale actuelle, telle que M. Leslie Stephen l’a récemment exposée. Parmi les questions à traiter, il indique : la justification d’un code moral, un plan de réforme éthique, une classification des devoirs moraux, une « homilétique » ou moyen de produire la persuasion morale, théorie de la vertu et de la prudence. — M. Leslie Stephen est mécontent de l’état actuel de la psychologie des sentiments, d’autant plus que pour lui « le problème moral consiste à découvrir la