théorique et la partie appliquée de la Science dans l’éducation, verra le jour prochainement.
Ce n’est pas ici, à proprement parler, une histoire, ni un manuel historique de pédagogie, comme tant d’autres qui ont vu le jour en Allemagne, et comme il en a déjà paru quelques-uns en Angleterre et en France. L’intention de l’auteur a été d’offrir aux personnes de l’enseignement et aux amis de l’éducation un guide historique à la pédagogie, conduit en manière de critique et avec un dessein véritablement philosophique. Une pareille œuvre ne peut que rendre de grands services à la pédagogie. Ses historiens ordinaires, la plupart d’une érudition facile, mais hommes de parti pris métaphysique ou religieux, se sont peu ou point préoccupés de rattacher le développement des théories pédagogiques à la science, et à la partie philosophique de la science. Cependant la pédagogie sérieuse n’est au fond que la philosophie. Il n’y a pas de pédagogues, parmi les plus célèbres, dont les œuvres ne soient empreintes d’un esprit profondément philosophique, et il n’y a pas de philosophe de valeur qui n’ait plus ou moins volontiers appliqué son esprit aux problèmes pédagogiques. P. Siciliani avait donc incontestablement le droit de chercher à combler, pour sa part, la lacune dont nous parlons : philosophe quelquefois un peu trop méthodique ou, si l’on veut, un peu trop symétrique, mais esprit ouvert, alerte et vigoureux, évolutionniste raisonnable, et, par-dessus tout, écrivain net et franc, il nous a fait un livre où la théorie et l’érudition sont mêlées à justes doses.
Ayant l’intention de suivre pas à pas l’auteur dans le développement de sa doctrine, il nous convient d’abord d’indiquer brièvement l’économie générale de son livre. Dans un préambule de plus de cent pages, P. Siciliani fait une sorte de préparation à son véritable sujet, qui est l’histoire de la pédagogie. Il se demande pourquoi, dans nos sociétés modernes, les idées pédagogiques éveillent un si vif intérêt ; il recherche les connexions qui existent entre la pédagogie et les diverses sciences, il montre l’organisme et met en relief la structure de la discipline pédagogique, spécialement dans ses rapports avec la sociologie et avec les sciences qui se renouvellent à la lumière de l’évolutionisme bien entendu ; il met en lumière l’extrême importance d’une histoire des doctrines pédagogiques, et la nécessité de la traiter selon les règles d’une critique philosophique impartiale, sobre, étrangère à toute ambitieuse et vaine construction métaphysique ; enfin, après avoir fixé le critérium psychologique d’après lequel on doit juger le caractère de l’éducation dans une civilisation et dans une période données, il nous fait assister à l’évolution de l’idée pédagogique à travers les grandes phases de l’histoire et de la civilisation. Précisons quelques-uns de ces points.
L’importance de la pédagogie consiste principalement en ce qu’elle est un problème social, le problème social par excellence. Elle est l’inauguratrice souveraine des grandes réformes d’ordre intellectuel et