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carnivores corresponde à la scissure de Rolando, contrairement à l’opinion de Benedickt, qui considère les sillons radiaux qui se forment à l’extrémité antérieure des scissures longitudinales, unis entre eux et séparés par le tronc sagittal, comme les homologues du sillon de Rolando, c’est-à-dire comme la limite du lobe frontal.

Marcacci. Étude critique expérimentale sur les centres moteurs corticaux.

Les conclusions des recherches expérimentales de l’auteur sont les suivantes :

1o La couche grise corticale n’est pas excitable par elle-même.

2o Le cerveau des nouveau-nés et même celui des animaux avant la naissance donne les réactions du cerveau des adultes.

3o Les phénomènes qu’on a attribués jusqu’ici au cerveau doivent l’être probablement au mécanisme médullaire simple, qui se rapproche beaucoup de celui des actes réflexes spinaux.

Avant d’indiquer les expériences sur lesquelles se basent ces conclusions, qui sont en opposition avec les idées actuellement courantes sur les localisations cérébrales, voyons le résultat de la critique qu’a faite M. Marcacci des faits anatomo-pathologiques publiés jusqu’ici :

1o Les observations pathologiques ne nous autorisent point à admettre des centres moteurs chez l’homme.

2o L’hémiplégie d’origine corticale peut provenir des lésions les plus variés et non par lésion du centre commun seulement.

8° Les lésions de la zone latente peuvent donner des troubles moteurs, les lésions de la zone motrice ne rien donner.

Pour prouver que la substance grise ne joue aucun rôle actif dans la production des mouvements des membres, — c’est-à-dire qu’elle n’est pas excitable, — M. Marcacci a eu recours à une ingénieuse méthode, l’anesthésie localisée de la zone motrice cérébrale par la réfrigération. On détermine d’abord le courant électrique minimum capable de produire la réaction habituelle (mouvements des pattes). Après avoir anéanti par l’action de la pulvérisation d’éther ou par le froid d’un mélange réfrigérant l’action des centres corticaux, on recommence l’épreuve, Or l’expérience montre que les résultats ne sont nullement entravés par la paralysie de l’anesthésie locale, Remarquons toutefois que cette expérience ne prouve pas tout ce que dit l’auteur : elle prouverait non pas que l’écorce cérébrale n’est pas excitable, mais qu’elle n’est pas seule excitable.

L’auteur, embarassé par les expériences de Soltmann, qui avait prétendu que le cerveau du nouveau-né, n’étant pas développé, n’était pas excitable, a repris ces expériences et est arrivé à un résultat opposé.

Pour démontrer sa troisième conclusion expérimentale, il a recours à différents artifices, dont les principaux consistent à supprimer toute activité cérébrale par l’anesthésie graduelle, ou par le refroidissement des animaux poussé très loin, ou par un moyen encore plus brutal, je