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revue des périodiques

négation se nie elle-même. — La religion doit craindre avant tout de laisser formuler ses symboles en un système logique, car les symboles servent à l’adoration et non à l’argumentation. De même, essayer d’établir Dieu à titre de cause première, comme si dans la chaîne des causes, une quelconque pouvait être arbitrairement choisie comme étant sans cause, est une tâche chimérique. L’auteur en conclut que le salut est dans la méthode de Scot Erigène, Bonaventure, Anselme, Albert le Grand, Thomas d’Aquin et Eckart, « saints de l’intelligence et da cœur, » et dans la voie suivie par les penseurs post-kantiens.

J. Dewey. Les hypothèses du matérialisme. — Les discussions relatives au matérialisme ont été en général confinées à l’aspect physiologique et psychologique de la question ; l’auteur veut le discuter sous sa forme métaphysique. Son court article aboutit aux conclusions suivante : Pour établir un monisme strict, le matérialisme part de l’hypothèse d’un dualisme originel insoluble. Pour établir que l’esprit est un phénomène de la matière, il est obligé de supposer une substance qui donne la connaissance de cette matière. Pour prouver qu’elle est un effet de la matière, il est obligé de supposer ou un pouvoir d’intuition de l’esprit ou que l’esprit lui-même est une cause : hypothèses qui l’une et l’autre détruisent le matérialisme.

Ce numéro contient en outre des traductions de Hegel. Philosophie de l’état et Philosophie de l’esprit.


Une nouvelle revue vient de se fonder en Angleterre au mois de novembre dernier sous ce titre : The Scottish Review ; elle paraîtra tous les trimestres. (A. Gardner, London). La Revue « ne sera l’organe d’aucune école, d’aucune secte, d’aucun parti. » Parmi les études publiées dans le No 1er nous signalerons un long article sur les Progrès de la théologie en Écosse, et un autre sur Les années d’apprentissage de Th. Carlyle, des nombreuses notices bibliographiques et une revue très étendue des périodiques étrangers.


CORRESPONDANCE

Mon cher Directeur,

La note de M. Hérault sur la mémoire de l’intonation (septembre 1882) fait justice d’un étrange préjugé dont nombre de demi-musiciens ne sont pas encore exempts. On se figure parfois qu’il en est des sons comme il en est des couleurs, le souvenir du son ut se conserverait comme celui de la couleur rouge. Certaines personnes à l’audition d’un son réunissent parfois à le nommer sans erreur. D’autres, quand elles se trompent ne se trompent presque toujours que d’un ton ou même seulement d’un