Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, X.djvu/688

Cette page n’a pas encore été corrigée


REVUE DES PÉRIODIQUES


BRAIN : A JOURNAL OF NEUROLOGY

nos 3, 6, 7 (1878-79).

Hughlings Jackson : On affections of speech from disease of the Brain (Les affections du langage dans les maladies du cerveau).

Il est difficile d’analyser les analyses psychologiques si subtiles et si délicates que M. Hughlings Jackson a exposées dans trois longs articles du Brain. Il faudrait reproduire ce travail en entier. Je me bornerai à en indiquer les divisions principales et les idées maîtresses, tout en prévenant le lecteur qu’il devra recourir à l’original, sûr qu’il y trouvera des aperçus nouveaux et des idées suggestives.

Le principe général auquel M. Jackson revient constamment et sous différentes formes, c’est que les affections du langage, comme les paralysies, les convulsions, sont soumises à la loi de dissolution, opposée à la loi d’évolution telle que l’entend M. Herbert Spencer. Les exceptions ne sont qu’apparentes.

Les affections du langage ne comprennent point les troubles de l’articulation ou de la vocalisation, qui tiennent aux maladies de la langue ou du larynx, ou aux maladies des nerfs et des centres nerveux inférieurs qui président aux mouvements de ces organes.

Un individu peut avoir perdu le pouvoir de parler sans que véritablement il ait perdu le langage. Parler, ce n’est pas simplement exprimer des mots, c’est propositionner, et la perte du langage, c’est la perte du pouvoir de propositionner, non seulement à haute voix, mais mentalement. C’est à ce point de vue seulement, c’est-à-dire au point de vue du pouvoir de propositionner, que M. H. Jackson étudie les affections du langage.

Il distingue trois degrés : 1o troubles du langage : le malade a son vocabulaire complet, mais il fait des erreurs de mots ; il dit « orange » pour « oignon », « chair » pour « table » etc. ; 2o perte du langage : le malade est en fait sans langage et la pantomime est altérée ; 3o perte des signes : outre le langage, le malade a perdu la pantomime, et le langage émotionnel est profondément intéressé.

M. H. Jackson étudie surtout les cas représentés par le second