sence véritable et unique de toutes les choses créées ; on s’est laissé aller à un désolant matérialisme, qui rejette la croyance à l’existence ou du moins à l’immortalité de l’âme. Cette doctrine empestée, mortelle à tout idéal, c’est la mission expresse des esprits de la combattre ; et j’aurais pu écrire de nombreux volumes avec le récit des faits qui montrent combien les esprits remplissent sérieusement leur rôle. J’ai mieux aimé réunir ici les renseignements que j’ai obtenus moi-même d’eux, par d insistantes questions sur la vie que mènent les morts et que notre destinée nous appelle tous à mener un jour. »
À cette profession de foi spirite, Ulrici n’a pu contenir son envie d’ajouter une nouvelle déclaration à l’adresse de Wundt et des autres adversaires du spiritisme. Ce n’est pas, selon lui, répondre à tous ceux qui, comme Zöllner, comme Weber, Fechner et comme lui, déclarent vrais les faits dont le médium Slade les a rendus témoins, que de les regarder comme des tours d’adresse remarquables. Puisque les plus célèbres escamoteurs les déclarent impossibles, il faut en chercher l’explication ailleurs que dans l’habileté extraordinaire d’un charlatan ; et les principes du spiritisme sont bien seuls en état de satisfaire.
J. Capesius : La métaphysique de Herbart étudiée dans son développement et son rôle historique. Leipzig, Matthes, 1878.
Il est difficile de souhaiter un juge plus exact, plus impartial et mieux informé de la métaphysique de Herbart. L’auteur nous fait assister aux origines et aux progrès de la pensée de Herbart. Il analyse l’influence qu’exercèrent tour à tour sur elle Fichte et Leibniz, Platon et surtout les Éléates : « L’étude approfondie de Platon et des Éléates contribua, plus que Herbart ne le soupçonnait lui-même, à mûrir promptement ses idées ; elle le mit en état de terminer en trois semaines ses Hauptpunkte der Metaphysik. » Mais la métaphysique est loin d’être, aux yeux de Capesius, la partie la plus solide de l’œuvre de Herbart. La morale et la pédagogie constituent son œuvre durable.
Maximilien Drossbach : De la force et du mouvement, d’après la théorie des ondulations lumineuses et la théorie mécanique de la chaleur (Halle, Pfeffer, 1879). L’auteur, qui s’est appliqué depuis de longues années à la théorie de la connaissance, nous offre dans ce livre un remarquable exemple de ce que peut l’analyse philosophique pour la solution des problèmes scientifiques proprement dits. L’étude attentive de la perception sensible conduit Drossbach à n’admettre d’autres réalités que celle de forces intelligentes, analogues aux monades. Il croit pouvoir rejeter, au nom de l’expérience et de l’analyse seule des faits scientifiques, le dualisme de l’esprit et de la matière, du phénomène et de la chose en soi.
Fouillée : L’idée moderne du droit en Allemagne, en Angleterre et en France (Paris, Hachette, 1878). Nos lecteurs connaissent suffisamment le livre de Fouillée ; ils seront sans doute curieux de savoir ce qu’en pense un critique allemand comme Lasson. La passion, le chauvinisme, l’ignorance, les contradictions sans nombre, le fracas