Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, X.djvu/39

Cette page n’a pas encore été corrigée
29
h. lachelier. — théorie de la connaissance.

lieu, se conformer toujours aux principes logiques et aux formes de l’intuition (Temps et Espace). L’hypothèse, dans sa forme la plus imparfaite, ne contient aucun élément dont la réalité objective soit démontrée. Les hypothèses sur la chaleur et l’électricité, les hypothèses sur la nature de l’action nerveuse, et les hypothèses psychologiques, destinées à expliquer la succession des états de conscience, appartiennent à cette première catégorie. Dans une forme plus avancée, l’existence réelle de quelques-uns de ses éléments est démontrée. Le but vers lequel doivent tendre toutes les hypothèses, est la réduction de l’élément purement hypothétique à ce dernier substrat des phénomènes, qui n’est pas susceptible d’être jamais transformé en une réalité objective. Ce dernier substrat est la Substance Matérielle, à laquelle M. Wundt consacre une partie importante de son ouvrage et de son cours de Logique et dont nous allons maintenant nous occuper.


III


Est-il nécessaire, pour rendre compte de la science, ou, plus exactement, de la connaissance humaine, d’admettre un autre élément à priori que les fonctions purement logiques de la Pensée ? Il ne nous semble pas indispensable pour répondre à cette question de passer en revue les douze catégories kantiennes. Nous choisirons seulement les deux plus importantes, celle de Cause, d’abord, qui domine la science tout entière et que Schopenhauer déclarait pouvoir remplacer à elle seule toutes les autres, et celle de Substance, sans laquelle la causalité ne serait pas intelligible. Nous commencerons pas la Substance.

Le cadre de cette étude ne nous permet pas de nous étendre sur les premiers concepts généraux de l’expérience, ceux d’Objet ou de Chose[1], ceux de Propriété[2] et de Changement[3], ni sur les concepts ou formes de l’intuition le Temps et l’Espace[4]. On connaît déjà d’ailleurs, par l’ouvrage de M. Ribot sur la psychologie allemande, la théorie de M. Wundt sur le Temps et l’Espace. On sait que le Temps et l’Espace sont, non pas des intuitions à priori, mais des concepts

  1. Begriff des Dinges.
  2. Begriff der Eigenschaft.
  3. Begriff der Veranderung.
  4. M. Wundt les appelle Anchaungsbegriffe ou Anschaungsformen.