REVUE DES PÉRIODIQUES ÉTRANGERS
MIND
Leslie Stephen. Le doute philosophique. — Sous ce titre, l’auteur se livre à une étude critique du livre de M. Balfour dont nous avons déjà parlé brièvement (Defence of philosophie Doubt), livre « qui sera très bien accueilli par ses adversaires. » M. Balfour professe que la croyance scientifique repose sur un « sens droit » (healthy instinct) plutôt que sur une base strictement logique, et de ce point de vue il examine la théorie delà connaissance des différentes écoles : empirique, transcendantale, du sens commun ; il s’attache à montrer leurs contradictions intimes. D’après lui, toute notre connaissance peut être classée sous quatre titres : 1o science (faits et leurs rapports entre eux) ; 2o métaphysique (connaissance de l’absolu et des existences non phénoménales, réelles ou supposées) ; 3o morale ; 4o philosophie (critique des fondements delà croyance dans tout ordre de connaissance). — Tout cela a pour but d’établir un parallèle entre la science et la théologie, que l’auteur, comme le dit M. Stephen, assimile à un code de croyance, parfaitement cohérent, tandis qu’eu fait il n’y a pas deux théologies qui s’accordent entre elles (protestants, catholiques, mahométans, bouddhistes, etc.). Le critique montre que la théologie doit être considérée comme une théorie scientifique ou pseudo-scientifique et que, dans l’une et l’autre hypothèse, elle est sujette aux objections dressées par M. Balfour lui-même ; qu’elle ne peut échapper à ces contradictions qu’en se réfugiant dans ce monde que Lewes, appelait « métempirique », qui n’a aucun rapport avec les doctrines scientifiques proprement dites. — Beaucoup de critiques ingénieuses, notamment sur la théorie de la certitude historique de Balfour.
Grant Allen. La douleur et la mort. — L’auteur dans son Esthétique physiologique[1], se rattachant aux théories de Spencer et de Bain, avait développé cette thèse que le plaisir est le concomitant subjectif de l’activité normale d’un organe en connexion directe avec les centres
- ↑ Voir le compte rendu de ce livre dans la Revue du 1er janvier 1878, p. 79.