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thode historique vont les envahir. La question actuelle est celle-ci : La psychologie renoncera-t-elle au bénéfice des procédés scientifiques et de leurs conclusions positives, pratiques, pour rester un exercice d’école, un art abandonné aux moralistes de tempérament ou de profession ? Ou bien sera-t-elle une science positive, c’est-à-dire une psychologie objective où l’observation intérieure ne sera réellement qu’un moyen superficiel de constatation, mais non un procédé d’investigation et encore moins de réduction aux causes ? La réponse à ce dilemme depuis quelque temps imminent se dégage, selon nous, des faits.

Laissons de côté les réserves et les critiques de détail. Par une réaction naturelle, Lewes parle surtout du mécanisme physiologique et psychologique des faits. Il nous plaît de penser que cette manière scientifique de parler n’exclut pas la finalité, c’est-à-dire l’esprit ; mais peut-être cette philosophie de l’esprit doit-elle être, pour la netteté des conceptions, distinguée de la science de l’esprit.

A. Debon.

W. Wundt. Der Spiritismus. Eine sogenannte wissenschaft liche Frage. (Le spiritisme. Une prétendue question scientifique. Lettre à M. le prof. Dr Hermann Ulrici, de Halle.) — Leipzig, Engelmann. 1879.

H. Ulrici. Der sogenannte Spiritismus eine wissenschaftliche Frage. — Ueber den Spiritismus als wissenschaftliche Frage. Ant-wortschreiben auf den offenen Brief des Herrn Prof. Dr Wundt.— Halle. Pfeffer. 1879.

Les lecteurs de la Revue connaissent ce qui, dans l’œuvre de Zöllner, l’éminent professeur d’astronomie physique de Leipzig, a trait aux questions générales de la philosophie, et, en particulier, les idées de ce savant sur l’existence d’un espace à quatre dimensions, dont il doit la connaissance « expérimentale » à de prétendues manifestations d’esprits évoqués par Henry Slade[1]. Ce médium américain, devenu presque aussi fameux en ces derniers temps que l’ont été Home et les frères Davenport, avait été précédé à Leipzig par une assez fâcheuse renommée. Dès les derniers mois de 1876, les procédés de son art avaient été découverts et exposés dans le Times par un savant distingué, Ray Larikester, professeur de zoologie à l’University College de Londres, et par le docteur Donkin. Du 16 au 23 septembre 1876, on put lire chaque jour sur ce sujet, dans les colonnes du journal de la Cité, de nombreuses communications, en sens divers, de Lane Fox, d’Alfred R. Wallace, de J. Paik Harison, d’E. W. Cox, de W. F. Barrett, etc. Dénoncé à la justice, en vertu d’une vieille loi anglaise qui atteint ces sortes de gens comme fourbes et vagabonds, Slade comparut devant

  1. Revue philosophique, 1876, avril, p. 405 et suiv. ; 1877, août, p. 189 et suiv. ; 1878, novembre, p. 533.