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PÉRIODIQUES. — La filosofia delle scuole italiane.

Ouvrages analysés. — L. Ferri. De la doctrine psychologique de l’association, essai historique et critique. Il sera bientôt rendu compte ici même de cet important ouvrage. — P. Siciliani. Socialisme, darwinisme et sociologie moderne. Quelques-unes des leçons professées à Bologne par le professeur Siciliani figurent dans cet opuscule avec divers témoignages approbateurs. — A. Franck. Philosophes modernes étrangers et français. — Friedrich Harms. La philosophie dans son histoire.

On annonce aux Nouvelles l’ouverture d’un cours de philosophie théorique dans l’Université de Pavie par M. Carlo Cantoni ; nous extrayons de la leçon ces quelques lignes, comme un indice du mouvement qui se fait dans les esprits en faveur de la philosophie scientifique : « . La philosophie elle-même, qui, comme science de la pensée et en tant qu’elle aspire à la synthèse universelle, semble dominer toutes les autres, dépend au contraire de toutes les autres, parce qu’elle doit recevoir d’elles tous les matériaux nécessaires à la solution de ses hauts problèmes, etc. » Enfin, la direction se félicite de la prochaine apparition d’un travail sur l’École de Padoue, dont notre collaborateur M. Mabilleau a recueilli les éléments pendant un séjour de deux années en Italie.

Avril. — M. Ferri discute dans une lettre au comte Mamiani la question de savoir comment l’absolu est connu par la pensée. Il rejette la solution platonicienne qui fait de l’absolu un objet de vision directe, d’intuition immédiate et soutient que nous ne sommes conduits à affirmer son existence qu’indirectement et par réflexion, alors que nous considérons le pouvoir d’unification et de synthèse propre à la raison ; ce pouvoir en effet ne se comprend pas sans une unité correspondante dans les choses ; comme l’être universel est le fond de la nature, de même son idée est le fond de notre esprit.

Suivent deux articles, l’un de M. Tagliaferri, l’autre de M. Mamiani, sur la philosophie de la religion. Le premier contient le raisonnement suivant, qui mérite d’être noté : « Le plus ne saurait sortir du moins ; la force vitale ne naît pas d’un simple développement de la force chimique ; la force sensitive ne naît pas d’un simple développement de la force organique ; pas davantage la force rationnelle d’un simple développement de la force sensitive. Eh bien, la religion ne sort pas non plus du simple développement de la raison humaine ; il faut, pour expliquer son existence, un acte créateur spécial. »

M. Bobba en est venu, dans sa réfutation de la morale de Spencer, à discuter la théorie de la conscience présentée par le célèbre philosophe. M. Bobba parle fréquemment de la substance du moi, de la méité, qu’il semble distinguer de l’essence réelle du moi ( ?). Une critique inspirée par de telles préoccupations reste trop loin de la pensée de Spencer pour que la discussion offre quelque utilité. Entre un évolutionniste et un scolastique, fût-ce saint Thomas lui-même, le débat manque d’intérêt : il n’y a pas assez de points communs.

Ouvrages analyses. — La Psychologie allemande contemporaine de M. Th. Ribot est analysée par M. Mamiani, qui se refuse à voir un