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périodiques. — Mind.

Kuno Fischer et la philosophie anglaise, par Carveth Read : — Consacré à l’ouvrage sur François Bacon et ses successeurs. L’auteur loue l’érudition de Kuno Fischer, son style « remarquablement peu embarrassé pour un Allemand », et la bonne manière dont il comprend Bacon, « dont la philosophie n’est pas un système, mais une méthode. » Son but est d’accroître le bien-être et la puissance de l’homme ; pour cela, il faut des inventions ; pour les inventions, il faut la science ; pour la science, il faut l’expérience ; pour l’expérience, il faut une méthode. C’est en ce sens que Bacon est le philosophe de l’expérience ; il ne la prend pas pour principe, mais il a vu que c’est le moyen qui conduit à sa fin suprême. — M. Carveth Read répond à certaines critiques de Kuno Fischer et lui en adresse quelques autres : en particulier l’inexactitude qu’il y a à appeler la philosophie de Locke sensualisme ou sensationalisme, et le système de Hobbes naturalisme, attendu que son système est surtout politique et qu’il consiste en une abrogation de la nature. Enfin, un défaut commun aux historiens de la philosophie, c’est de ne s’inquiéter que des principaux philosophes sans tenir compte du milieu intellectuel représenté par les esprits d’ordre inférieur. Entre toutes ces influences, la plus grande est la théologie régnante. La théologie est la première philosophie de tout penseur, et, sans nier la possibilité de s’en affranchir, il est certain qu’il est difficile d’atteindre à son égard une complète impartialité. On est ordinairement disposé favorablement ou défavorablement.

Kuno Fischer est loué pour avoir solidement montré que Berkeley ne descend ni de Locke ni de Malebranche ; mais il est critiqué pour n’avoir pas poursuivi son étude sur la philosophie anglaise au delà de Hume.

Keynes. Sur la position de la logique formelle. — Malgré le grand nombre d’ouvrages qui ont été écrits, en Angleterre, sur la logique considérée à différents points de vue, par Whately, Hamilton, Mansel, Whewell, Mill, Boole, de Morgan, Stanley levons et Venn, on peut se demander si la logique formelle possède une base indépendante et une position bien fixée. L’auteur croit qu’une éducation logique complète comprend : 1o  une investigation psychologigue du processus de la pensée ; 2o  la partie de la métaphysique, connue comme épistémologie ; 3o  la logique formelle avec ses développements ; 4o  la logique matérielle. Cette dernière seule peut être appelée une science objective.

{{sc|M. A. Bain continue sa biographie de John Stuart Mili.

Le calcul du plaisir (The hedonical calculus), par Edgeworth, est un travail qui ne peut être analysé. L’auteur se propose de trouver la distribution des richesses et du travail, la qualité et le nombre de la population, pour obtenir la plus grande somme de bonheur possible. Pour cela, il procède mathématiquement par définitions, axiomes, postulats et calculs.

Parmi les comptes rendus, nous signalerons : Grant Allen’s Colour-Sense par J. Sully, Lotsij’s Spinoza’s Wijsbegeerte par Pollock, etc.