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coup d’autres, se rallient, à savoir que le cœur est pour Aristote l’organe de la perception sensible, Neuhäuser prouve victorieusement qu’Aristote considère comme l’organe de la perception un principe corporel sans doute, et situé dans le cœur, mais différant néanmoins du cœur. — Le cinquième et dernier chapitre recherche par quelles voies s’établit, suivant Aristote, la communication des organes sensibles et de l’organe central situé dans le cœur.

A. Krohn : La question platonicienne, brochure à l’adresse du prof. E. Zeller (Halle, Mühlmann, 1878). On sait quelles discussions soulèvent encore la question de l’authenticité des dialogues platoniciens, celle de la date de leur composition et de leur place dans l’ensemble de l’œuvre, aussi bien que le véritable sens des doctrines de Platon. Krohn s’est déjà fait connaître par un livre paradoxal sur la République de Platon, où il soutient que ce dialogue est à peu près le seul authentique ; qu’il résume les doctrines successives et un peu contradictoires de son auteur ; qu’il a été écrit principalement sous l’inspiration des Mémorables de Xénophon. Krohn soutient les mêmes conclusions dans son nouvel écrit.

Imelmann : Stanley Jevons sur Stuart Mill. L’illustre auteur des Principles of sciences, Stanley Jevons, a, dans trois articles de la Contemporary review (décembre 1877, janvier et avril 1878), soumis la philosophie, la doctrine logique et les facultés scientifiques de Stuart Mill, à un examen critique très approfondi et très impartial, qui mérite une sérieuse attention. Selon Stanley Jevons, les dons de l’écrivain surpassent de beaucoup chez Stuart Mill les qualités du penseur. « Quelle qu’en soit la cause (soit le système pitoyable d’éducation que son père étendit sur ses plus jeunes années, soit l’effort permanent qu’il s’imposa de concilier avec une fausse philosophie de l’expérience des vérités qui jurent avec elle), l’entendement de Mill avait fait naufrage (was wrecked). Son génie était essentiellement illogique. » Ses écrits ne sont qu’un tissu de contradictions ; et, pour le réfuter, il suffit des armes qu’il fournit lui-même. Sur la liberté, sur l’utilitarisme, sa véritable pensée est tout autre que celle qu’il croit avoir ; mais c’est surtout dans la logique que ces défauts s’accusent. La critique de Jevons porte surtout contre la théorie de Mill sur le caractère inductif de la géométrie, contre sa doctrine de l’identité des propositions, contre son exposé des quatre méthodes de l’expérimentation dans leur rapport avec la loi de la causalité.

Ihering : La fin dans le droit (1er  vol., Leipzig, 1877). L’auteur du traité de « l’esprit du droit romain » examine, dans ce nouvel ouvrage, le dernier fondement de tout droit. Il dérive le droit de la fin, c’est-àdire de l’utilité : car la volonté, pour lui, ne tend qu’au plaisir, à l’intérêt. On se demande comment Ihering pourra tirer de sa doctrine une explication satisfaisante du devoir, de l’amour, du sentiment du droit, qui doivent faire l’objet du suivant volume.

Alexandre Wiessner : Du point à l’esprit, ou le moteur immobile,