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REVUE DES PÉRIODIQUES ÉTRANGERS

VIERTELJAHRSSCHRIFT FUR WISSENSCHAFTLICHE PHILOSOPHIE.
(fin).

Lasswitz : Sur les atomes tourbillonnants et le plein constant dans l’espace (Ueber Wirbelatome und stelige Raumerfaellung).

Parmi les diverses théories sur la matière, que l’auteur divise en atomistique-cinétique (Démocrite et ses continuateurs), atomistique-dynamique (Boskowisch), plerotico-cinétique (Descartes) et plerotico-dynamique (Kant), la première, celle qui n’admet dans l’espace que des atomes agissant sur les autres par le contact immédiat, paraît l’avoir emporté dans ces derniers temps, grâce aux travaux de l’illustre physicien anglais William Thomson. La théorie des atomes tourbillonnants de ce dernier (Wirbelatome) semble, mieux que ses rivales, rendre raison des diverses propriétés de la matière. Mais il est intéressant de remarquer qu’elle se rapproche très étroitement de celle de Descartes sur le plein et le mouvement.

Steudel : Sur le problème moral. Steudel rappelle que, dans le 2e  volume de sa Philosophie im Umriss (1876), il s’est appliqué à développer une morale affranchie de toute la spéculation métaphysique et de tout le mysticisme qui sont à la mode depuis Kant. Il ne s’étonne pas d’avoir été combattu par des professeurs comme Lasson, dans le XIIIe volume des Philosoph. Monatshefte. Mais il ne peut laisser sans réplique des critiques comme celle d’Ulrici, qui a tout à : la fois dénaturé sa pensée et décrié sa personne. Ce philosophe n’a pas compris que la doctrine morale de Steudel repose sur la négation décidée de la liberté ; et il croit embarrasser son adversaire dans les contradictions qu’il lui prête gratuitement.

Horwicz : Analyses psychologiques, sur une base physiologique, 2e  moitié de la 2e  partie (Magdeburg, Faber, 1878). Analyse par C. Goering. — Ces analyses se distinguent par la richesse des observations et la pénétration de la critique. Bornons-nous à citer la conclusion, assez inattendue pour quelques-uns, à laquelle le conduit l’étude des sentiments affectueux : « L’amour constitue l’état de la sensibilité le plus général, le plus approprié, le plus convenable à la nature de l’homme dans ses traits essentiels. » L’auteur s’appuie sur les principes d’un haut idéalisme moral, et entreprend, par exemple, de prouver que le commandement du Christ de rendre le mal pour le bien peut se justifier par des raisons purement psychologiques, et que la charité universelle est le produit naturel du développement normal des sentiments.